Notre série “Être infirmier·ère au Samusocial : Bien plus que du soin.” – Harold, Episode 1.
08/01/2025
Dans le cadre de sa collaboration avec Fedasil, le Samusocial gère 898 places d’hébergement réparties dans quatre centres dédiés aux demandeur·euses de protection internationale (DPI). Ces centres assurent un accueil 24h/24, tout en offrant des services essentiels prévus par la loi Accueil, et notamment un accompagnement socio-médical et juridique. Parmi ces structures, le centre de Laeken peut accueillir jusqu’à 350 personnes : des hommes et des femmes seul·es, des familles, ainsi que des Mineurs Étrangers Non Accompagnés (MENA).
Harold, infirmier au Samusocial depuis plusieurs années, partage avec nous son expérience.
Les travailleur·euses des centres ‘DPI’ du Samusocial sont unanimes : la principale caractéristique du public accueilli dans les centres “DPI” du Samusocial est bien sûr la grande fragilité psychique des personnes à leur arrivée, étroitement liée aux traumatismes vécus dans les pays d’origine, auxquels s’ajoutent des parcours migratoires complexes, ainsi qu’une arrivée en Belgique souvent jalonnée de difficultés administratives : ce public est ainsi particulièrement vulnérable, sensible ou sujet à une irritabilité accrue.
Chaque résident·e présente des besoins spécifiques, allant des urgences médicales aux problématiques chroniques, souvent aggravées par des troubles psychiatriques liés au stress et à l’anxiété provoqués par la démarche de demande d’asile. « La prise en charge de ces situations complexes est essentielle et représente un véritable défi », souligne Harold. Ces réalités nécessitent une approche multidisciplinaire, fondée sur le respect, le secret médical et une communication fluide entre collègues, afin d’apporter un soutien adapté et humain à chacun·e.
Accompagner l’insertion au sein du système de santé belge
Dans nos centres d’accueil pour demandeur·euses de protection internationale, les infirmier·ères jouent en effet un rôle crucial d’intermédiaire médical, guidant les résident·es pour leur permettre de (re)trouver une autonomie dans la gestion de leur santé. Cela inclut : organisation de rendez-vous médicaux, le suivi des traitements prescrits, la sensibilisation à des pratiques comme le recours régulier à un médecin généraliste. Ces démarches, souvent méconnues des résident·es, contrastent avec des systèmes de santé parfois beaucoup moins structurés dans leurs pays d’origine.
« Mon travail consiste à accompagner les résident·es dans leur (ré)intégration au sein du système de santé belge. Qu’elles viennent d’arriver ou qu’elles soient en Belgique depuis un certain temps, les personnes que nous hébergeons ne connaissent pas ou maîtrisent mal le fonctionnement de notre système paramédical. »
Grâce à ce travail d’accompagnement et de sensibilisation médicale, le centre de Laeken ne se contente pas d’offrir un hébergement, mais contribue également à reconstruire les bases d’une vie stable et autonome pour les personnes accueillies.
Une collaboration pluridisciplinaire
Ces défis complexes exigent une collaboration multidisciplinaire, où chaque intervenant·e joue un rôle essentiel. Le travail des infirmier·ères s’inscrit dans une dynamique étroite entre les pôles médical, social et polyvalent. Harold précise :
« Notre rôle central nous donne une vision globale des besoins des résident·es : au-delà des soins, nous veillons également au bien-être global des résident·es dans leur vie quotidienne dans le centre, en répondant à toutes leurs questions et en les orientant le mieux possible vers l’ensemble des services disponibles.”
Le parcours de chaque résident·e étant unique, la création d’un lien de confiance repose souvent sur des affinités personnelles ou la maîtrise d’une langue commune. « La diversité des profils au sein de l’équipe est un atout majeur pour établir ce climat de confiance », ajoute Harold. Une communication fluide entre collègues permet de garantir une prise en charge cohérente et d’accompagner les résident·es, y compris dans des moments particulièrement sensibles, comme l’annonce d’une mauvaise nouvelle.
Un travail exigeant mais profondément humain
« L’écoute et la collaboration au sein de l’équipe permettent à chaque personne de se sentir soutenue et respectée, » insiste Harold. Le centre de Laeken ne répond pas seulement aux besoins immédiats, il favorise également une reconstruction durable en valorisant l’autonomie et en accompagnant chaque personne avec bienveillance.
« Ce qui me motive, c’est la richesse de ce métier, à la fois multiculturel et multidisciplinaire. J’apprécie les échanges avec des personnes aux parcours divers et la possibilité de les accompagner dans des moments clés. Ce travail est enrichissant, car il permet de développer un réseau professionnel tout en collaborant étroitement avec les résident·es et les partenaires. »
« La solidarité au sein de l’équipe rend cette mission encore plus unique. Malgré les sollicitations constantes, nous prenons toujours le temps de nous soutenir mutuellement. Cette entraide fait toute la différence. »
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