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Samusocial

Accompagner les migrants en transit, l’interview de Mathilde

22/05/2024

Aujourd’hui nous rencontrons Mathilde, travailleuse sociale au centre pour demandeurs de protection internationale de Laeken, pour parler de transmigration.

Bonjour Mathilde, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ? 

Je suis travailleuse sociale au centre pour DPI (Demandeurs de Protection Internationale) de Laeken, anciennement responsable adjointe du centre pour MENA (Mineurs Étranger Non Accompagnés) en transit de Dubrucq. 

On te rencontre aujourd’hui pour parler de transmigration, mais qu’est-ce qu’on entend en fait par le terme “transmigration” ? 

C’est un terme qui s’est construit sur base des observations du terrain, et de l’arrivée en Belgique de personnes exilées ressortissantes d’un pays tiers, qui avaient pour objectif non pas de s’installer en Belgique, mais de continuer le trajet migratoire, essentiellement vers l’Angleterre. Donc on est vraiment là comme pays de passage. 

Ces personnes migrantes en transit ont quel statut en Belgique ? 

Elles sont en séjour irrégulier. Elles n’ont droit à rien si ce n’est l’Aide Médicale Urgente (AMU) qui est une prise en charge financière du CPAS des frais médicaux de santé, mais c’est très complexe.

Pour les mineurs c’est un peu différent, puisque s’ils décident de se signaler auprès du Service des tutelles, ils ont accès à toute une série de droits. Ils vont pouvoir être accueillis dans un centre d’accueil et se verront désigner un tuteur.  

Mais l’accueil des MENA se fait dans un cadre strict, bien qu’adapté à un public jeune et sans titulaire de l’autorité parentale sur le territoire, qui est difficilement conciliable avec leur projet d’aller en Angleterre. C’est pour cette raison qu’ils préfèrent ne pas se déclarer et rester en rue. 

Qu’est-ce qui est mis en place pour accompagner le public des migrants en transit à Bruxelles ? 

Il y a un acteur principal qui est le Hub Humanitaire, c’est un consortium d’associations qui se sont réunies pour fournir une série de services de première ligne: de la distribution de repas et de vêtements, à des consultations médicales, psychologiques, socio-juridiques pour adultes et mineurs, à un “espace femmes”. 

Et au Samusocial, qu’est-ce qui existe pour cette population “transmigrante”?

Le centre MENA a été créé par le Samusocial pour tenter de venir en aide à ces jeunes en les hébergeant pour une durée de maximum trois mois sans devoir les signaler. 

On offre un accueil de base: manger, se reposer, se doucher. On peut ensuite travailler avec le jeune sur son projet pour la suite. L’objectif est vraiment d’accompagner le jeune dans cette réflexion, pour l’aider à prendre une décision informée qui soit la meilleure pour lui. 

Le centre de Dubrucq est-il suffisant pour accueillir le nombre de MENA en transit à Bruxelles, ou y a-t-il besoin d’un meilleur accompagnement et de plus de places ? 

Parfois, au regard des vulnérabilités des jeunes, le délai de trois mois s’avère court pour créer la relation de confiance. D’un autre côté on a vu que des hébergements de trop longue durée faisaient en sorte que les personnes s’installent et ne se mettent plus en mouvement pour accomplir leur projet.

Dans certains cas compliqués avec des jeunes vraiment très vulnérables, le lien de confiance se travaille en accompagnant le jeune médicalement. Mais le système de l’Aide Médicale Urgente est très lent, et c’est parfois compliqué d’aboutir à une prise en charge médicale en trois mois. Quand il y a besoin d’examens approfondis, avec le temps que ça prend, le jeune se décourage. 

 

A l’heure d’écrire ces lignes, le Samusocial travaille à l’ouverture d’un deuxième dispositif d’accueil pour MENA en errance, projet pilote développé afin de venir en aide au nombre de plus en plus important de mineurs étrangers non accompagnés, qui se fixent provisoirement à Bruxelles sans autre projet à court, moyen ou long terme, et particulièrement touchés par des problèmes d’assuétudes. 

 

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