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Samusocial

Notre vision

À propos :

Le Samusocial est un dispositif d’urgence sociale qui a pour mission d’intervenir auprès des personnes sans solution d’hébergement pour leur offrir une aide immédiate (action mobile d’aide, hébergement, soins médicaux, accompagnement psychosocial, repas, douche) et, si la personne le souhaite, mettre en place un accompagnement vers une solution de sortie de rue.

Le Samusocial de Bruxelles est membre du Samusocial International 

 

La vision, les missions et les valeurs du nouveau Samusocial

Pour connaître en détail la vision, les missions et les valeurs du Samusocial, c’est par ici :

La vision du New Samusocial pour 2025

 

En 2025, le New Samusocial est un des moteurs de l’aide d’urgence et de l’accompagnement vers l’insertion auprès des personnes sans abri de la Région de Bruxelles. Il est une force de réflexion et d’innovation. Il développe son expertise en priorisant la notion de qualité. Il mise sur l’engagement et la cohésion de ses équipes et se distingue par sa capacité à travailler en articulation avec l’ensemble des acteurs du secteur.

Le public cible de l’association comprend les sans-abris, soit toute personne se retrouvant sans toit, quelle que soit sa situation, administrative ou autre. Les bénéficiaires ont accès gratuitement à un accueil inconditionnel, à des services d’accompagnement et à un hébergement de qualité. En vue de faciliter l’orientation des personnes, l’organisation dispose d’équipes formées, d’infrastructures adaptées et d’un support médico-psycho-social s’ajustant aux besoins des différents publics.

La voix des bénéficiaires est écoutée et permet d’adapter les pratiques afin que celles-ci répondent le mieux possible aux besoins.

Les demandeurs de protection internationale, bien que n’étant pas ciblés par la mission originelle du Samusocial, figurent parmi les bénéficiaires de l’aide apportée. Les pratiques d’accueil de l’association s’en trouvent diversifiées et la légitimité du discours institutionnel est renforcée par les liens qui peuvent être faits entre les différents types de vulnérabilités traitées au sein du dispositif. Le New Samusocial occupe de ce fait une place privilégiée pour nourrir les réflexions sur les programmes de sortie de rue et d’autonomisation des personnes. A ce titre, il est un partenaire clé de Bruss’Help.

La réactivité continue d’être la force principale du New Samusocial ; son effectif et sa capacité d’accueil à géométrie variable lui permettent de répondre rapidement à différents types de crises sur la région. L’organisation se montre proactive face aux défis sociétaux et aux besoins qui en découlent et développe une culture du débat autour du thème de l’aide à la personne, tout en s’inscrivant dans le rôle que lui confère l’ordonnance de juin 2018.

Les missions du New Samusocial

Les missions du New Samusocial ciblent les personnes sans logement qui vivent dans l’espace public ; et/ou n’ont pas de résidence habitable au regard des normes de salubrité, de sécurité et d’habitabilité ; et/ou résident temporairement dans un centre d’hébergement.1

Les trois grandes missions du New Samusocial:

ACCUEILLIR

Etablir le lien, ouvrir la porte et offrir un certain nombre de services primaires gratuits (abri, lit, couvert, soins, sanitaires, écoute, sécurité), quel que soit le statut administratif, dans un cadre de confiance, adapté aux besoins, qui permette aux bénéficiaires de se sentir bienvenus et en sureté.

Accueillir la personne, au sens propre comme au sens figuré.

Accueillir par l’hébergement mais aussi accueillir par « l’aller vers », en se rendant disponible et bienveillant pour répondre aux besoins de la personne, là où elle se trouve, en rue ou ailleurs dans la ville.

Héberger, rassurer et protéger les personnes en situation de détresse sans discrimination, c’est à dire leur offrir la garantie d’une sécurité physique et psychique, avec la présence d’équipes professionnelles et bienveillantes.

L’offre d’hébergement doit pour cela être la plus qualitative possible, et notamment permettre de différencier l’accueil selon les situations.

Pour rester humanitaire et inconditionnel, l’accueil doit être « bas seuil d’exigence ». Il s’agit donc de réduire autant que possible les obstacles à l’admission de la personne, soit garantir :

  • l’accueil de toutes les personnes en détresse, quel(le) que soit la situation administrative et sociale, l’hygiène, l’état psychologique ou médical (à l’exception des situations nécessitant des soins hospitaliers urgents). Pour cela, l’équipe accueillante doit être multidisciplinaire (PMS) afin de pouvoir offrir une prise en charge immédiate et de qualité à la personne et être à même de répondre instantanément à l’ensemble de ses besoins primaires.
  • la gratuité et le droit à l’anonymat (par ex : droit à utiliser un faux nom).

Aller vers : Cet accueil se manifeste aussi d’une manière proactive dans le sens de « se porter à la rencontre », c’est à dire être à l’initiative du contact et du maintien du lien avec les bénéficiaires qu’ils soient hébergés ou en rue (maraudes des équipes mobiles d’aide) pour leur permettre de se sentir entourés, non jugés, en confiance et en sécurité.

La notion « accueillir » au travers de la mission des maraudes notamment permet d’implémenter une veille sociale et de réduire certains risques liés à la fragilité des bénéficiaires.

ACCOMPAGNER

Soutenir, orienter et suivre de manière individuelle le bénéficiaire dans ses démarches et ses projets afin de lui permettre de se sentir en confiance, de se reconstruire, de s’autonomiser et de s’insérer dans la société. Ceci passe par l’écoute et l’analyse des besoins du bénéficiaire ; qui permettra de lui offrir du temps au sein d’un cadre approprié et multidisciplinaire, afin de lui proposer des solutions adaptées.

L’accompagnement implique d’informer et orienter les bénéficiaires vers les services compétents (PMS, administratif, juridique1). Celui-ci peut inclure un accompagnement physique si nécessaire.  L’accompagnement a pour but l’ouverture de droits, la recherche de solutions adaptées et l’orientation vers des solutions d’insertion. Durant cet accompagnement, l’autonomisation des bénéficiaires sera tant que possible encouragée dans les démarches et la définition du projet, notamment par l’aide à la compréhension de l’environnement socio-sanitaire et administratif.

La multidisciplinarité de l’équipe est essentielle pour accompagner, notamment pour les nombreuses personnes multi-carencées présentant un cumul de problèmes. Le suivi doit pouvoir se décliner dans ses trois dimensions médicales, sociales et psychologiques ou psychiatriques. Traiter l’ensemble des problèmes PMS dans un même espace permet de réduire les risques de rupture de prise en charge.

L’encadrement joue un rôle important dans l’accompagnement de la personne, il doit se faire dans une structure de fonctionnement fiable, professionnelle, adaptée et rassurante.

Cet accompagnement peut également avoir lieu dans le cadre de la mise en logement au travers de programmes d’insertion spécifique comme Stepforward.

Le suivi adapté des bénéficiaires implique aussi, si nécessaire, d’orienter et d’accompagner ceux-ci vers les professionnels soignants à l’extérieur, d’assurer la continuité et leur accès effectif aux soins quotidiens.

Remarque

Inclure et encadrer les travailleurs(-euses) en contrat d’insertion, notamment les contrats articles 60, fait partie intégrante de la mission « accompagner ». Ce type de contrat permet aux travailleurs(-euses) de se créer une expérience professionnelle solide et constructive. Le rôle du New Samusocial est de les informer, les former et les insérer dans les activités et les missions de l’asbl. Il s’agit d’être à l’écoute de leurs difficultés, de réajuster leurs tâches, leur encadrement et leur lieu de travail si nécessaire.


1 Procédure Fedasil ou autres ad hoc

TEMOIGNER

Porter à la connaissance des institutions bruxelloises et du public le positionnement du New Samusocial sur les réalités et les enjeux du sans-abrisme et des demandeurs de protection internationale. Comme actrice de changement, l’asbl témoigne des évolutions des situations rencontrées sur le terrain et interpelle les instances politiques quand cela s’avère justifié.

Le Samusocial est un outil de veille sociale qui fait remonter des informations de terrain auprès du réseau et de Bruss’Help. Il est également un acteur d’influence qui sensibilise les instances responsables et propose des solutions pour que des moyens adéquats soient mis à disposition afin de répondre aux besoins identifiés. Quand il le juge nécessaire, il peut mener des actions de communication et de sensibilisation auprès du grand public.


1 Ordonnance relative à l’aide d’urgence et à l’insertion des personnes sans abri du 14 juin 2018, Chapitre 1er, Art. 2, alinéa 1, [C – 2018/31301]

Deux grandes catégories de publics ciblés par les missions :

Le public des personnes sans abri

Le public des personnes sans abri comprend toutes les personnes nécessitant un support pour répondre à ses besoins primaires : avoir un toit, manger, accéder aux soins de base, à l’hygiène et à la sécurité. Ces personnes sont parfois en situation ponctuelle de crise (violence conjugale, expulsion…) ou en errance chronique.

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Le public des personnes sans abri comprend toutes les personnes nécessitant un support pour répondre à ses besoins primaires : avoir un toit, manger, accéder aux soins de base, à l’hygiène et à la sécurité. Ces personnes sont parfois en situation ponctuelle de crise (violence conjugale, expulsion…) ou en errance chronique. Elles sont orientées vers des centres d’urgence, dans l’idéal selon leur typologie : hommes seuls ; femmes seules ; familles ; mineurs non accompagnés1 ; besoins spécifiques liés à leur santé.

L’accueil est inconditionnel c’est à dire que les bénéficiaires sont accueillis quel que soit leur statut administratif. Un ensemble de critères de vulnérabilité est établi avec des seuils évolutifs en fonction des places disponibles sur les sites :

  • Les problématiques médicales (somatiques et mentales)
  • L’âge
  • Les femmes isolées
  • Les familles avec enfant(s), monoparentales ou non
  • La vulnérabilité sociale (orientabilité, demandes de soutien spécifique)

Dans la limite de la capacité du New Samusocial, les bénéficiaires sont orientés selon les particularités de leur situation vers des centres spécialisés avec une offre de services et du personnel adaptés. Les sites d’accueil sont suffisamment diversifiés pour permettre d’accueillir également des publics dits « bas- seuil ».2 Certaines personnes sans abri éligibles à l’asile et ayant la volonté d’introduire une demande de protection internationale sont orientées vers les services compétents et peuvent être intégrées dans le centre New Samusocial Fedasil.


1 Les mineurs non accompagnés sont généralement directement orientés vers d’autres acteurs.
2 La notion de bas-seuil implique une certaine adaptabilité des travailleurs et de la structure d’accueil face à une tranche du public présentant des problématiques d’addiction.

Les demandeurs de protection internationale

Les demandeurs de protection internationale : tout étranger arrivé en Belgique qui demande l’asile et sollicite la protection internationale des autorités belges. L’État belge examine si la personne satisfait aux critères définis par la Convention de Genève relative au statut des réfugiés de 1951. Selon la loi belge, ces personnes doivent donc être accompagnées le temps de la procédure et être hébergées.”

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Les demandeurs de protection internationale : tout étranger arrivé en Belgique qui demande l’asile et sollicite la protection internationale des autorités belges. L’État belge examine si la personne satisfait aux critères définis par la Convention de Genève relative au statut des réfugiés de 1951. Selon la loi belge, ces personnes doivent donc être accompagnées le temps de la procédure et être hébergées.

Ce public peut être réparti en 4 catégories selon la composition familiale : hommes seuls ; femmes seules ; familles ; mineurs étrangers non accompagnés (MENA). Les critères d’admission sont encadrés par la loi du 12 janvier 2007 sur l’accueil des demandeurs d’asile et d’autres catégories d’étrangers.

Si la demande d’asile est acceptée, ils relèvent alors du régime de droit commun.

Si la demande d’asile est définitivement refusée, ils reçoivent un ordre de quitter le territoire et peuvent se retrouver dans une situation irrégulière s’ils décident de rester en Belgique. Dans n’importe quelle situation, ils pourront potentiellement être accueillis dans des centres d’hébergement d’urgence s’ils n’ont pas d’autre solution.

Les valeurs du New Samusocial

Engagement

Le New Samusocial met en œuvre les opérations nécessaires afin de traduire sa vision en actions et atteindre les objectifs fixés par l’institution.

Soucieuses de l’efficience opérationnelle au profit des bénéficiaires et de l’épanouissement de chacun, les équipes formées en continu s’investissent de manière responsable dans les missions, en faisant preuve de solidarité, d’intégrité, de loyauté et de flexibilité.

Transparence

Le New Samusocial garantit la communication et l’accès à des informations précises, fiables et pertinentes tant pour les bénéficiaires que pour ses travailleurs(-euses), les bailleurs et le grand public. Le New Samusocial inscrit la transparence dans un processus d’amélioration continue, démontrant qu’il veille à la bonne gestion de ses ressources et à la bonne gouvernance pour atteindre ses objectifs humanitaires. Les mécanismes de décision sont communiqués et la voix des bénéficiaires est prise en compte.

Respect

Le New Samusocial agit avec bienveillance et considération, sans jugement envers son interlocuteur, à l’écoute de chacun dans son individualité, quelles que soient sa culture, ses convictions et sa langue. Le New Samusocial garantit les conditions permettant de préserver la dignité et l’intégrité des bénéficiaires en se comportant avec empathie et humilité. Ce souci de l’autre se traduit également dans les relations entre travailleurs(-euses) et avec les partenaires. Ce respect se manifeste également dans la confiance envers les ressources propres des bénéficiaires.

Equité

Le New Samusocial assure la prise en charge des bénéficiaires selon des règles et procédures claires et transparentes qui prennent en considération leurs besoins et leurs réalités spécifiques, indépendamment de leurs statuts.

Dans ses choix opérationnels et ses décisions managériales, le New Samusocial veille à traiter l’ensemble de son personnel de manière équitable, par l’établissement de politiques et procédures transparentes.  En tant qu’employeur, il prend soin de développer une politique interne porteuse de bien-être au travail et reposant sur le principe du juste équilibre entre la performance opérationnelle de l’institution et l’épanouissement personnel.

Collaboration

Le New Samusocial travaille proactivement en réseau avec les autres acteurs du secteur et entretient des relations de communication, de partage d’informations et d’expériences privilégiées avec ceux-ci. La forte solidarité au sein des équipes renforce la collaboration entre les travailleurs(-euses) et a un impact positif sur le service offert aux bénéficiaires.

Services gratuits, accessibles 24h/24

Edito

Rencontre avec notre Directeur Général, Sébastien Roy

Il a 46 ans, il est père de trois enfants. Cet humanitaire de longue date a repris les rênes du Samusocial le 11 mars 2019.

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Sébastien, vous êtes un bruxellois pur jus….

Je suis Français d’origine de par mon père. Je suis né à Namur mais j’ai migré très jeune à Anderlecht. J’ai fait toute ma scolarité dans des écoles communales autour du Parc Peterbos, une des rares « cités » situées à l’intérieur de Bruxelles. Tous mes copains habitaient là dans des buildings plus hauts les uns que les autres. Moi je rêvais d’habiter une de ces tours, ce qui était inconcevable pour ma mère, issue de la classe moyenne.  Ce mélange entre une éducation familiale plutôt bourgeoise et un réseau amical populaire au sein d’une cité m’a construit bien plus que l’école. C’est peut-être finalement lui qui m’amène où je suis aujourd’hui.

Parlez-nous de vos débuts dans le monde professionnel…

Depuis mon adolescence, je rêvais de voyager. Une fois mes études terminées, j’ai étudié le journalisme à l’université, ce qui me confère un profil très généraliste. Ceci m’a permis d’en savoir un peu sur tout, ce qui me différencie des experts, souvent valorisés dans notre société, qui en savent de plus en plus sur de moins en moins.

MSF était à la recherche de profils polyvalents comme le mien, plus horizontaux que verticaux. En 1996, je suis donc parti comme logisticien en Chine pour une urgence inondation. C’était une belle porte d’entrée dans l’organisation. J’y suis resté 3 mois. Mais je n’étais pas convaincu : l’apport MSF n’était pas très utile, et nous étions très surveillés de surcroît. En 97, je suis parti au Rwanda. J’étais en charge de l’accompagnement et de la réinstallation des ex-réfugiés Rwandais. Puis ce fut le Soudan, et le Congo, pendant un an, après la chute de Mobutu. On était au cœur de ce que MSF sait faire : être là où les autres ne sont pas. Une urgence choléra m’a ensuite emmené au Mozambique et puis ce fut le Rwanda à nouveau.

Cette seconde fois au Rwanda a marqué un tournant…

En effet. J’étais très touché par l’écart qui existait entre la population et les ONG. L’action des humanitaires était très mal perçue. J’ai eu envie de comprendre. Avec une collègue du département « communication », nous avons fait une enquête qui a révélé ce que nous soupçonnions : les Rwandais ne portaient pas les humanitaires dans leurs cœurs, MSF était vue comme une ONG néo-colonialiste. Nous avons alors voulu leur montrer que MSF intervient là où le besoin s’en fait sentir, y compris dans les pays européens. A l’époque, nous avions un projet à Bruxelles pour l’accès aux soins de santé des populations sans papiers. Nous avons alors eu l’idée de faire venir des journalistes rwandais en Belgique pour visiter ce projet. Ce fut un véritable déclic, cela a brisé l’image d’Epinal qui consistait à croire que les organisations humanitaires n’intervenaient qu’en Afrique.

Cette expérience m’a prouvé l’importance de la communication : ne pas communiquer peut nourrir les fantasmes les plus fous.

Entretemps, vous devenez papa…

Oui ! En 2001, après 3 derniers mois au Rwanda, qui reste mon pays « de cœur », je suis rentré en Belgique avec ma compagne. Et nous sommes repartis au Pérou un an plus tard avec notre premier enfant sous le bras. On y avait notamment un programme de lutte contre le SIDA dans la plus grande prison du pays. 18 mois plus tard, en attente de notre second enfant, nous sommes rentrés en Belgique.

Vous plongez alors dans le monde des Ressources Humaines?

Oui, après quelques années dans diverses positions opérationnelles, je suis nommé Directeur du département des Ressources Humaines chez MSF en 2009. J’y ai appris qu’il était sans doute plus efficace de baser son management sur la confiance plutôt que sur le contrôle. A l’époque, cette simple phrase m’a fait m’intéresser à ce qu’on appelait alors les “New Ways of Working”, un concept aujourd’hui de plus en plus développé qui essaye de valoriser au mieux la créativité des employés dans une entreprise, en faisant en sorte que les décisions opérationnelles les plus appropriées doivent être prises par ceux qu’elles impacteront le plus.

J’apprends aussi à lutter contre l’hyperspécialisation de la société actuelle en tentant à tout prix de recruter les personnes davantage sur le savoir-être que sur le savoir-faire.

Vous quittez ensuite MSF pour la Croix Rouge…

Après 20 ans chez MSF, j’ai eu envie de changer, même si MSF reste l’organisation qui m’a construit. Je suis d’ailleurs toujours dans le CA de l’organisation. J’ai donc postulé pour devenir le Directeur de l’Institut de Formation de la Croix Rouge. J’y suis resté 3 ans. Je ne suis pas spécialiste des 1ers secours, mais le domaine de la Formation me passionne. En 2018, nous avons remporté une belle victoire : la validation du brevet des 1ers secours est devenue la condition préalable à l’obtention du permis de conduire ! Le taux de personnes formées aux premiers secours devrait donc augmenter fortement en Belgique dans les prochaines années.

Après 3 années à la Croix-Rouge, vous démissionnez…

Oui, je souhaitais devenir indépendant et faire de l’accompagnement d’équipes, toujours dans le secteur non-marchand. J’ai donc commencé à me former aux nouvelles méthodes de management, basées sur une question principale : comment responsabiliser les équipes pour que les meilleures décisions soient prises ?

Et peu de temps après, vous candidatez au poste de DG du Samusocial…

J’ai beaucoup hésité à postuler, j’étais en plein changement de vie, décidé à prendre du recul sur le travail ; et puis tout à coup, j’ai à nouveau vibré en voyant cette opportunité … J’ai donc passé le cap : je trouvais cela extrêmement intéressant, par rapport à la mission sociale et à l’enjeu que représente la lutte contre le sans-abrisme. On jugera sans doute bientôt les grandes villes à leur capacité à inclure les exclus. Avec la nouvelle ordonnance, le Samusocial en a davantage les moyens.

Quels sont les principaux défis que vous souhaitez relever dans le cadre de cette nouvelle fonction ? 

Il y a bien entendu la volonté de restaurer l’image du Samusocial, qui a énormément souffert. En tant que DG, je compte renforcer les partenariats et davantage ouvrir le SAMU vers le monde extérieur (qui va des associations bruxelloises à ce qui se fait dans d’autres grandes villes hors de la Belgique en terme de lutte contre le sans abrisme). Un autre défi important me paraît être celui de la qualité opérationnelle. Est-il normal d’accueillir les sans-abris dans des infrastructures si vétustes, dans des dortoirs de 80 personnes où nous ne sommes pas capables de garantir la sécurité ?

En interne, il sera également important de remettre les gens ensemble, autour d’un projet : les « affaires » passées ont laissé des traces, les travailleurs doivent pouvoir se réapproprier la mission du Samusocial.

Nous venons de lancer un marché public pour faire appel à une société qui nous accompagne dans la redéfinition de nos Valeurs, notre Vision, nos Missions, ainsi que notre stratégie. La mission du Samusocial peut paraître évidente – l’aide aux personnes sans abri – mais il est primordial de se demander jusqu’où nous pouvons aller dans les questions de fond : à quel point investir dans la réinsertion ? Jusqu’où souhaitons-nous aller dans l’accompagnement médical ? Souhaitons-nous mettre sur pied des centres qui ciblent certaines catégories de personnes ? Comment réinvestir dans le suivi psychologique ?…

Cette réflexion aura lieu avec l’ensemble des travailleurs, qui doivent être partie prenante à la définition du nouveau Samusocial.

Enfin, bien sûr, le dernier enjeu touche à la gestion du Samusocial. Il est essentiel de mettre rapidement en œuvre les recommandations de la Commission parlementaire et d’être irréprochables au niveau de l’utilisation des subsides. Ce qui passe par la mise en place d’une double signature pour toutes les dépenses, par des procédures de contrôle interne renforcées et par une transparence vis-à-vis du public sur la gestion de nos fonds.

Le mot du Président du Samusocial International

Le Samusocial de Bruxelles, est l’un des premiers Samusociaux, après le Samusocial de Paris, à avoir développé cette approche novatrice de réponse à l’exclusion urbaine qui est celle de l’urgence sociale.

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« Le Samusocial de Bruxelles, est l’un des premiers Samusociaux, après le Samusocial de Paris, à avoir développé cette approche novatrice de réponse à l’exclusion urbaine qui est celle de l’urgence sociale.

 15 Samusociaux existent dans des grandes villes du monde

 Notre compréhension du phénomène de l’exclusion comme perte de liens, mais surtout de repères, fonde une méthode d’intervention spécifique ; celle-ci repose sur plusieurs piliers :

  • « aller vers », car ces personnes, n’ont plus la capacité, la volonté ou la possibilité de faire appel aux secours existants ; il est donc nécessaire de les considérer avant tout comme des « victimes » et de se rendre à leur rencontre, notamment quand l’abandon est le plus criant, la nuit ;
  • offrir une aide pluridisciplinaire, tant la problématique de l’exclusion est complexe et ne peut se résumer au domaine social, médical et psychologique et/ou psychiatrique ;
  • segmenter le temps de l’action en trois phases, l’urgence, le temps du contact, la « post-urgence », le temps de l’accompagnement pour regagner ces codes nécessaires pour envisager quelque avenir que ce soit, et l’insertion, 3e temps qui fait appel à des compétences différentes. Tout Samusocial se focalise sur les deux premières phases et a donc vocation à s’appuyer sur un réseau de partenaires en aval ;
  • mieux analyser et comprendre ce phénomène, si mal connu. Ainsi, une attention particulière est portée au recueil et à l’analyse des données afin d’enrichir cette connaissance et de renforcer, en retour, l’action.

 Le Samusocial International, association française que j’ai créée en 1998, a pour vocation d’accompagner, hors de France, la naissance et le développement de dispositifs partageant notre analyse. Ainsi aujourd’hui, 15 Samusociaux existent dans des grandes villes du monde, aussi différentes que Paris, Lima, Dakar, Moscou ou Bucarest.

 Le Samusocial de Bruxelles a vocation à s’inscrire dans cette dynamique. Les collaborations sont régulières : participation de la direction bruxelloise au Conseil d’Administration du Samusocial International, participation aux rencontres annuelles des directeurs des Samusociaux dans le monde, échanges de personnel pour des stages ou encore une mission d’appui au recueil et à l’analyse des données par le Coordinateur de l’Observatoire du Samusocial International. Je souhaite que cette collaboration s’amplifie encore à l’avenir ».

Xavier Emmanuelli,

Président du Samusocial International

Consultez nos rapports d’activité

Charte du Samusocial International

Secourir selon la philosophie de la Déclaration universelle des droits de l’homme en réaffirmant les principes de Liberté, d’Egalité, de Fraternité et de Solidarité.

Fédérés au sein du SAMUSOCIAL INTERNATIONAL, les Samusociaux sont des dispositifs de sauvetage qui, dans les grandes villes du monde, ont pour objet d’intervenir en urgence auprès des personnes en danger, trop faibles ou trop désocialisées pour exprimer d’elles même leurs besoins, afin de leur offrir Aide – Réconfort – Assistance.

Ils sont le premier maillon d’une chaîne qui va de l’urgence à l’insertion.

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