Aïcha et ses deux enfants ont vécu 6 mois au sein de notre « Casa Resalto », aujourd’hui fermée : « on était les premières, on a laissé des traces, je pense à toutes les femmes et les familles arrivées après nous »

31/05/2023

Aïcha et ses deux enfants ont été parmi les premiers habitants de la Casa Resalto*, le premier logement de transition du Samusocial, destiné aux femmes seules et mamans solo. La petite famille a aussi fait partie des premiers résidents à quitter les lieux et se reloger en logement privé. Aujourd’hui fermée en janvier 2023 après 30 mois d’activité, la Casa Resalto a fait des petits : avec l’ouverture de la Casa Vesta** , puis de la Casa Frida***, le projet Housing du Samusocial continue de se développer. De leur côté, Aïcha et ses enfants sont parfaitement intégrés dans leur nouvelle vie.

Quand Aïcha, en ordre de séjour en Belgique, tombe malade, elle part quelques temps en France. Mais à son retour en Belgique, mauvaise nouvelle : elle a perdu son logement. 

« J’ai appelé le Samusocial, je suis restée un mois et une semaine avec mes enfants, dans le centre d’accueil d’urgence pour familles, à Evere. Puis mon fils a été hospitalisé et on a été transférés vers un autre centre du Samusocial, à Woluwé, avec plus de confort, (une plus grande chambre, une bibliothèque…). On y est restés 5 mois. » Aïcha cherche un appartement, et pour cela, a besoin d’une adresse de référence. « Le CPAS d’Evere m’en a donné une, mais c’est la commune qui a fini par décliner. J’ai perdu une année de mon temps. Alors j’ai tenté d’en obtenir une auprès du CPAS de Woluwé, qui à son tour a décliné, car je dépendais déjà du CPAS d’Evere. Mais de toute façon, tous les logements que je trouvais étaient trop petits et trop chers »

Aïcha entend ensuite parler de la Casa Resalto, un tout nouveau projet du Samusocial. A l’opposé des grands centres d’accueil, ce nouveau dispositif de « Housing » est une maison unifamiliale avec jardin et présente l’avantage notoire qu’il est possible de s’y domicilier, point de départ pour se projeter dans l’avenir. Elle y est éligible.

« Une solution parfaite pour mes enfants et moi, qui m’offrait enfin la possibilité d’avoir mon intimité et une adresse. On est arrivés début mai 2020. Je me suis fixé un objectif, apprendre le néerlandais et trouver notre futur chez-nous : pour le néerlandais, je suis arrivée au niveau 4, et je ne compte pas m’arrêter là. Et un jour, j’ai eu mon ‘coup de cœur’ : un appartement 3 chambres de 115 mètres carrés. 6 mois plus tard, on s’y installait. C’est en Flandres Orientales, je voulais que mon fils apprenne une autre langue, dans un endroit plus calme que Bruxelles. Et je voulais que nous soyons près d’une gare pour que ma fille puisse aller facilement à l’université. »

Aïcha travaille pour une organisation sociale. Un emploi pour lequel elle était faite : pendant ses quelques mois à la Casa Resalto, elle aidait déjà ses colocataires : « j’aimais être là pour les autres, traduire, faire les démarches, débloquer les problèmes… » 

Aujourd’hui, la période difficile qu’ont traversée Aïcha et ses enfants est loin derrière, et elle garde de bons souvenirs de leur passage à la Casa : « deux ans après notre arrivée ici nous sommes bien intégrés, auprès des voisins, dans la vie de quartier, et moi avec mes collègues…tous mes pas sont toujours réfléchis. Je garde un excellent souvenir de la vie à la Casa. C’est un projet merveilleux et une très belle expérience que d’habiter en colocation avec d’autres personnes, d’autres cultures, d’autres religions, de partager les repas… On était les premières, on a mis en place un Règlement d’Ordre Intérieur. On a laissé des traces, je pense à toutes les femmes et les familles qui sont arrivées et arriveront encore après moi, dans les deux nouvelles Casas du Samusocial : elles peuvent continuer ce que l’on a commencé. »

Casa Resalto = rebond

Casa Vesta** = déesse du foyer

Casa Frida*** = en hommage à Frida Kahlo