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Samusocial

Ali, 29 ans, ancien demandeur d’asile, aujourd’hui travailleur polyvalent au Samusocial.

20/12/2021

Ali, travailleur polyvalent au sein du volet « demandeurs de protection internationale » du Samusocial depuis 2 ans, connaît notre mission comme personne : il y a quelques années, c’est en tant que demandeur d’asile qu’il arrive en Belgique. Aujourd’hui, il est notre collègue.  

En Afghanistan, son pays d’origine, Ali était d’abord interprète pour l’armée américaine dans la ville de Logar. Il travaille ensuite comme professeur d’anglais dans son village, près de Kunduz. « Un jour, le directeur de l’école ou j’enseignais a reçu un appel des talibans. Il était « invité » à leur domicile. Chez eux, il s’est vu confier la mission de me transmettre que j’étais invité également, au même titre que 5 autres personnes qui travaillaient toutes pour des organisations de la société civile, comme la Croix-Rouge. C’était une injonction à les rejoindre. Extrêmement méfiant, et après avoir discuté avec mes proches, j’ai décidé de quitter le pays le plus vite possible. Plus tard, j’ai appris qu’une des 5 personnes avait été tuée, c’était un officier de police. Je ne sais pas ce qui est arrivé aux quatre autres. »

Ainsi commence la longue fuite d’Ali. Il part seul. Traverse l’Iran, la Turquie, la Grèce, la Macédoine, la Slovaquie, la Croatie, l’Autriche, puis l’Allemagne. Il avance en voiture, en bus, en train, il passe les frontières en marchant, traverse des montagnes, voyage dans le coffre d’une voiture. Il vivra 1h45 de terreur pour traverser la Méditerranée, dans un bateau pneumatique, chargé de 65 personnes alors qu’il peut à peine en contenir 30. « On a pensé que la vie était finie pour nous », confie-t-il.  Il débourse des milliers de dollars, 8000 rien que pour arriver en Grèce.

Il arrive en Belgique le 22 novembre 2015. 45 jours éreintants se sont écoulés depuis qu’il a fui son Afghanistan natal.
Les débuts sont difficiles. L’Office des Etrangers est fermé pendant une semaine, Ali dort au Parc Maximilien. Quand l’OE réouvre, il passe la nuit devant pour être sûr d’être reçu.  On l’envoie dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile à Namur, où il reste 3 mois. Puis dans un autre, à Libramont. Il y apprend à cuisiner, le français et intègre même un club de Volley à un niveau semi-professionnel.

En juillet 2017, Ali reçoit son statut de réfugié. Il s’inscrit au CPAS et s’installe à Bruxelles. Sa femme et ses deux enfants le rejoignent à l’automne 2018. La famille s’agrandit, Ali et sa femme ont aujourd’hui 4 enfants. Mais la situation financière ne suit pas. « Mes revenus étaient trop bas, je voulais travailler, mais on m’a dit que je devais d’abord encore améliorer mon niveau de français. J’ai dit que je voulais travailler quand même. Je voulais aider dans un centre d’accueil de réfugiés, pour être moi-même passé par là. On m’a mis en contact avec le Samusocial, en me disant que je pourrais suivre mes cours de français en parallèle, le soir.  J’ai rencontré Adrian, il m’a expliqué beaucoup de choses. Et voilà, j’ai commencé en septembre 2019 comme polyvalent et cuisinier au Samusocial. J’ai eu un contrat Article.60 pendant un an, et puis en août 2020, je signais un ‘vrai’ contrat avec le Samu, en CDI », raconte Ali en souriant. « J’accueille les résidents à Koekelberg et Etterbeek, je leur donne leur matériel, je leur explique le règlement du centre, et puis aussi le fonctionnement de la Belgique. Je pense que c’est rassurant pour les Afghans qui arrivent au Samusocial de tomber sur quelqu’un qui vient du même pays, et de voir que la Belgique m’a accueilli. Je fais de nouveau de l’interprétariat, lors des entretiens sociaux.
Avec la crise actuelle que traverse l’Afghanistan, je pense que nous accueillerons de plus en plus de personnes qui fuient le pays. Y retourner ? C’est inenvisageable. Ici tout va bien, je suis heureux, on est en sécurité. Là-bas, tu ne sais jamais si tu rentreras en vie chez toi. C’est très dangereux, surtout pour les femmes. Je suis inquiet pour ma mère, et ma sœur. Je voudrais bien qu’elles puissent me rejoindre mais les talibans contrôlent toutes les frontières… »

 

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