« Casas » du Samusocial : la 100e femme a poussé leur porte ! 

03/07/2025

Les Casas du Samusocial, ces hébergements de transition pour femmes isolées et mamans solo, sont au nombre de deux. Ces dispositifs d’insertion, plus adaptés que nos  grands centres d’accueil d’urgence, misent sur l’autonomisation des personnes, et sont pour la plupart d’entre elles un tremplin entre la rue et le logement privé. Près de 5 ans après l’ouverture de la première ‘Casa’, le projet vient d’accueillir la 100eme femme en son sein. 

En juin 2020 ouvrait la première ‘Casa’ du Samusocial, la ‘Casa Resalto’. Fermée depuis janvier 2023,  le modèle a perduré avec l’ouverture des Casas ‘Vesta’ en 2021 et ‘Frida’ en 2022. Avec une capacité d’accueil respective de 14 et 11 chambres, les dispositifs ont, depuis leur ouverture, accueilli 100 femmes  (dont 59 mamans) et 93 enfants. 

Ce projet, qui fait partie des dispositifs de ‘Housing’ du Samusocial, est né de la volonté de proposer une alternative aux grands centres d’urgence : ces dispositifs d’insertion permettent ainsi d’accueillir des personnes dans une infrastructure à taille humaine, où les chances d’autonomisation sont bien meilleures, et au moindre coût économique. Les mamans et femmes qui intègrent les Casas ont l’occasion de rebondir rapidement et, grâce à un travail social rapproché, de trouver des solutions de sortie de rue adaptées à leurs situations. 

Violette, 37 ans : “J’étais au centre d’urgence pour les familles du Samusocial. Un jour le tribunal a appelé pour dire qu’ils avaient accordé la nationalité belge à ma fille, et un peu plus tard, les assistants sociaux m’ont annoncé que je pouvais entrer en Casa. J’ai beaucoup écouté la chanson ‘chacun sa chance’. Il y a beaucoup de femmes au Samusocial qui avaient besoin de venir à la Casa. Quand tu as cette chance, tu la prends. J’ai chanté, j’ai dansé”. 

Autour d’une convention d’un an (et une durée moyenne d’hébergement de 9 mois), un important travail social individualisé d’accompagnement rapproché est réalisé, basé sur l’empowerment  de la personne, dans le respect de son rythme et de son projet. La mission première des Casas reste ainsi  l’ouverture et le maintien des droits des femmes et mamans accueillies… Pour certaines, cela passe par la possibilité de s’y domicilier.
Mais pas que.  « La domiciliation est certes un pilier du projet, mais ce qui rend les Casas uniques, c’est avant tout le type d’accueil et le travail social proposé, qui se veut le plus décloisonné possible, et navigue entre formel et informel”, explique Thibault Dutoit, responsable du projet  ‘Casas’ du Samusocial. Par ailleurs, à l’instar de tous les programmes d’hébergement du Samusocial, l’accueil est gratuit, mais toutes les femmes s’engagent à épargner jusqu’à 2/5ème de leur revenu en vue de leur sortie du projet.”

En autogestion dans les Casas (les hébergé·es cuisinent, et les travailleur·euses ne sont là que pendant les heures de bureau) les femmes  sont au cœur du projet et s’investissent activement dans  son évolution : « les femmes et mamans participent activement à la représentation du dispositif en externe,  échangent régulièrement entre elles au sein des espaces communautaires, afin de façonner ensemble la direction qu’elles souhaitent donner au projet et reçoivent deux fois par mois la visite d’un médiateur interculturel, qui peut notamment aider à résoudre les conflits . Mais il existe globalement une très forte sororité entre femmes, qui perdure parfois à la sortie du projet“, se réjouit Thibaut Dutoit. 

Depuis les débuts du dispositif, 85 femmes ont quitté les Casas, avec, pour la grande majorité, une orientation ‘réussie’ : 54 ont pu partir vivre en logement privé, 8 en logement de transit (qui mène dans la plupart des cas à une entrée en logement privé) et 6 sont parties en Maison d’Accueil

La Casa Vesta sera prochainement en travaux, le Samusocial est en recherche d’un bâtiment pour héberger le projet au minimum pendant leur durée, à partir de fin 2025.

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