Notre centre d’accueil d’urgence de Forest : rencontre avec les hébergés et travailleur·euses

04/04/2024

Le centre pour hommes seuls isolés de Forest a ouvert ses portes le 26 janvier dernier. Avec une capacité de 150 places d’hébergement, 438 personnes* ont pu bénéficier d’une mise à l’abri cet hiver. Ils sont notamment accompagnés par Ibrahima et Oumaima, et toute l’équipe du Samusocial, qui travaillent pour un accueil bienveillant. Nous partons aujourd’hui à leur rencontre.

En cette période de l’année, dormir dehors, dans le froid, est une épreuve de chaque instant. Omar**, 71 ans, en a fait l’expérience, avant d’arriver au Samusocial ; il nous explique avec émotion la difficulté de la rue : Je dormais comme un chien, sur un carton. C’est un paradis ici, les assistantes sociales sont souriantes et ont un cœur ouvert.

On ressent cette bienveillance lorsque l’on parle avec les travailleurs du centre. Ibrahima est accueillant, il s’adapte aux demandes spécifiques des résidents : c’est le cas d’Amir, qui a besoin de soins infirmiers pour son genou. Ce dernier a perdu ses droits après être retourné au Congo suite à la mort tragique de son fils. Il était régularisé depuis 2004 et travaillait. Souffrant de dépression et de nombreuses opérations médicales, il nous explique : “c’est ici que j’ai trouvé des gens respectueux, prêts à m’accompagner. Ce qui m’a le plus aidé, c’est d’avoir un toit sur la tête”. Il dormait à la gare quand quelqu’un lui a parlé du Samusocial. Maintenant, il ne perd pas espoir et tente d’annuler sa radiation.

Ibrahima connaît bien les hébergés et comprend leurs problèmes. “Je suis moi-même passé par le Samusocial, j’étais dans un centre qui accueillait des demandeurs de protection internationale”. Après avoir obtenu le statut de réfugié, travailler dans le social était une évidence pour lui. “Depuis que j’ai commencé ici, c’est comme une deuxième maison”. 

Il nous emmène à la rencontre de Richard, hébergé dans le centre : “Ma vie ne m’a pas permis de faire ce que je voulais, je suis ici parce que j’en ai besoin. Tout ce que je veux c’est être stable.” Il est accompagné par nos travailleurs sociaux, comme Oumaima, pour résoudre un blocage administratif.

Oumaima accompagne les hébergés dans leurs démarches et reste à leur écoute. Elle rappelle que “le respect attire le respect.” C’est un pilier de l’accueil dans un centre d’urgence. “On ne nous considère pas comme inférieurs”, ajoute Oscar qui vient de Casablanca, au Maroc, et qui s’est retrouvé à la rue, sans papiers. Oscar attend une adresse de référence qui permettra une régularisation de sa situation. 

Le centre Forest deviendra bientôt un centre d’accueil pour demandeur·euses de protection internationale, comprenant des familles, hommes et femmes isolé·es ainsi que des Mineurs Étrangers non Accompagnés, dont le Samusocial restera l’opérateur, mandaté par l’agence fédérale Fedasil. Les personnes les plus vulnérables, sans solution d’hébergement, seront orientées vers d’autres centres du Samusocial : le centre pour personnes médicalisées et fragiles ‘Prince de Liège’, et le centre ‘Poincaré’, pour hommes isolés.

*En date du 21/03/2023
**les prénoms des hébergés ont été modifiés