Christophe, 49 ans et ancien détenu, a retrouvé une stabilité grâce au projet ISSUE : « Pour une fois, c’est tombé sur moi. J’ai eu de la chance ».

07/03/2022

Voilà un an que Christophe a de nouveau son propre logement, grâce au projet de Housing ISSUE, cogéré par le Samusocial, L’Ilôt, Pierre d’Angle, Diogènes et le SMES. Il nous accueille chaleureusement dans son chez-lui et nous parle de son parcours.

Après 9 années passées en détention, Christophe a perdu son logement. A sa sortie de prison, il est sans-abri : « une fois que tu es libéré, on te laisse comme ça, devant la porte. Je n’avais nulle part où aller », se confie-t-il. Il alterne alors entre les solutions de logement précaires et la rue. Il évite de se rendre en centre d’hébergement d’urgence et dépense son Revenu d’Intégration Sociale en nuits d’hôtel. Christophe vivra ensuite près deux ans dans les centres d’hébergement d’urgence du Samusocial avant que son assistante sociale ne lui propose d’être candidat au projet ISSUE : il entrevoit enfin la possibilité d’avoir de nouveau un “chez-soi”. Christophe sourit : « Pour une fois, c’est tombé sur moi. J’ai eu de la
chance ».

Le projet ISSUE – Inclusion Sociale pour Sortir de l’Urgence Efficacement -, lancé en 2020, est une alternative à l’hébergement d’urgence qui propose une remise en logement individuel temporaire. Les différentes asbl qui gèrent le projet se partagent plusieurs axes de travail. Le Samusocial, avec Diogènes et Pierre d’Angle, se concentre sur le Répit des personnes, leur stabilisation et l’ouverture de leurs droits. Christophe est suivi dans ce cadre.

Ce dispositif se concentre d’abord sur les hommes isolés accueillis dans les centres d’hébergement d’urgence, sans exclure toutefois d’autres types de public (femmes seules, couples, familles). Les candidats au logement de transition sont identifiés sur base de leur possible stabilisation hors de la rue ainsi que de leur urgent besoin de repos physique et psychique. C’est ainsi que Christophe a pu bénéficier du programme. Comme toutes les personnes qui entrent en logement avec ISSUE, il a signé une convention d’occupation précaire. La possibilité de se domicilier à cette adresse lui a également permis d’ouvrir ses droits. Une fois par semaine, un.e assistant.e social.e lui rend visite, et l’accompagne entre autres dans la recherche d’un logement pérenne.

Christophe a une femme et trois enfants, bien qu’il ne vive seul aujourd’hui. Fan de football, il partage cette passion avec son fils cadet. Il a aussi décidé de prendre en main ses problèmes d’addiction. Il tente également de renouer le lien avec ses proches : « je me suis bien rattrapé, j’ai été voir mon beau-père à l’hôpital et à la maison de repos », souligne-t-il. Lorsqu’il aura trouvé et emménagé dans son logement privé, il s’attellera à trouver un emploi.