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Samusocial

Collaboration Médecins du Monde – Samusocial : 15 ans d’aide structurelle à la population bruxelloise sans-abri: “Les besoins augmentent”

30/05/2024

Les équipes de Médecins du Monde sont structurellement actives dans les centres d’accueil pour personnes sans-abri du Samusocial depuis 15 ans. Une collaboration qui a commencé en 1999 par des consultations informelles dans un centre pour personnes sans-abri et s’est développée au cours des dernières années pour devenir un partenariat à grande échelle impliquant des centaines de bénévoles. A la veille des élections, les deux organisations font le bilan et envisagent l’avenir.

Augmentation exponentielle des besoins en soins de santé dans la rue
Le nombre de personnes sans-abri n’a cessé d’augmenter d’année en année au cours des dernières décennies. Alors que “seulement” 1.724 personnes sans-abri avaient été dénombrées lors du tout premier dénombrement de personnes sans-abri à Bruxelles en 2008, ce nombre est passé à 7.134 en 2022« Cela représente une augmentation de près de 400%, et cela se traduit également par une augmentation exponentielle des besoins médicaux en rue.”

Des profils plus vulnérables
Les deux organisations ont constaté une augmentation non seulement du nombre de personnes sans-abri (malades), mais aussi du nombre de profils dits vulnérables : « Le vieillissement de la société, par exemple, se reflète également dans la rue, avec un plus grand nombre de personnes sans-abri plus âgées souffrant de maladies chroniques. Il s’agit de maladies telles que le diabète ou le cancer. Le nombre de femmes, de mères célibataires et de mineur.es non accompagné.es augmente également chaque année », précise Julie Bottu, directrice Qualité au Samusocial.

« Chacun de ces profils a des besoins de soins spécifiques et complexes, ce qui rend notre travail dans les centres d’accueil plus complexe d’année en année.  Il est donc dommage que la logique saisonnière perdure, avec des centres qui ferment chaque printemps et provoquent des ruptures de soins brusques et parfois dangereuses » déclare Pierre Van Heddegem, responsable des projets belges de Médecins du Monde.

Moments clés
La vulnérabilité mentale est une constante au sein de la population du sans-abrisme, avec des taux de dépression, de dépendance ou, par exemple, de risque de développer une psychose supérieurs à la moyenne. Les deux organisations constatent une nouvelle augmentation des besoins en matière de soins en santé mentale sur le terrain :
« Par exemple, la crise du COVID et la crise énergétique ont été deux tournants : les personnes en situation de pauvreté ou de vulnérabilité psychologique se sont retrouvées plus rapidement dans une spirale descendante vers le sans-abrisme. Le nombre de personnes toxicomanes sans abri dans et autour des stations de métro a également considérablement augmenté depuis.» 
« En raison de l’échec de la politique d’accueil de Fedasil pour les personnes réfugiées non-Ukrainiennes, nous avons vu comment les personnes réfugiées et migrantes ont été poussées dans la rue ou dans des squats pendant deux ans, dans des environnements malsains et sans accès aux soins médicaux. » 

Sans papiers, sans soins
Enfin, à Bruxelles, une proportion importante des personnes sans-abri sont sans papiers. Ils et elles n’ont aucun droit, à l’exception du droit aux soins de santé. Or c’est précisément cette population qui se heurte à d’énormes obstacles en matière d’accès aux soins. Elle est de facto exclue de notre système de santé : « 80 % des personnes sans papiers n’auront aucun accès au système de santé en 2024, si ce n’est par l’intermédiaire de nos équipes médicales. »

Plus de 24.000 consultations grâce à 1.400 bénévoles
Entre 2011 et 2023, plus de 1.400 bénévoles de Médecins du Monde ont assuré 24.005 consultations dans les centres d’accueil du Samusocial et le dispositif médical a évolué en fonction de la réalité de la rue : « Nos équipes médicales sont désormais actives toute l’année dans les centres. Elles ont été renforcées par des équipes salariées du Samusocial. Et étant donné les importants besoins, nous sélectionnons désormais mieux les patients et patientes en amont, afin de répondre d’abord aux profils les plus vulnérables.»

Aujourd’hui, à la veille des élections, les deux organisations demandent aux différents niveaux politiques de s’adapter eux aussi à l’évolution de la réalité de la rue, « comme par exemple en créant davantage de places médicalisées structurelles mais aussi une législation inclusive qui protège les personnes vulnérables et n’exclut pas des soins médicaux, en santé mentale et liés à la toxicomanie, pour que ces soins soient également accessibles aux personnes les plus vulnérables en Belgique. »

©OLIVIER PAPEGNIES

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