Entrez dans les coulisses du plan hiver 2018-2019 avec Jérémie Krol, coordinateur du dispositif!
25/10/2018
Pour la quatrième fois consécutive, Jérémie Krol sera le coordinateur du plan hiver du Samusocial. Pendant 6 mois, il orchestrera un dispositif mobilisant plus de 100 travailleurs. Ce papa de 36 ans, a rejoint le Samusocial en décembre 2006 en tant qu’éducateur spécialisé. Nous l’avons rencontré.
Jérémie, quels seront les bâtiments affectés à cette 12ème édition du plan hiver du Samusocial.
Cette année encore, nous pourrons ouvrir 300 places dans le centre de la rue Royale, que le CPAS de la Ville de Bruxelles met à notre disposition depuis l’hiver 2011. Ce centre sera à priori destiné aux hommes isolés. Notre centre Poincaré, qui offre déjà 200 places pendant l’année, verra sa capacité d’accueil augmentée d’au moins 200 places supplémentaires.
La question d’un centre spécifiquement dédié à l’accueil des familles est aujourd’hui acquise et fait l’objet de recherches d’un bâtiment adéquat.
Comment un centre hivernal « tourne » -t-il ?
Une soirée dans un centre, c’est une importante machinerie, tant au niveau des ressources humaines que de l’organisation ! Imaginez vous-mêmes ! Le coordinateur orchestre l’accueil de soirée et la nuit et coordonne toute une équipe :
Les accueillants-portiers font entrer les hébergés selon leur situation: les personnes identifiées par nos services ou par nos collègues du « secteur sans-abri » comme étant les plus vulnérables entrent d’abord dans le centre lors d’une première vague, de 17h30 à 19h30.
Les autres personnes, qui auront réservé leur place via le numéro vert 0800 99 340 entrent après 19h30. La majorité d’entre-eux aura leur place automatiquement réservée pour toute la durée de l’hiver, pour leur éviter le stress d’un appel quotidien, mais aussi pour désengorger notre centrale téléphonique.
Du personnel est présent en cuisine et des éducateurs pour répondre aux besoins des personnes dans les espaces communs. Les assistants sociaux jouent un rôle essentiel : ils amorcent ou poursuivent le travail d’écoute et de suivi des personnes accueillies …ils orientent les personnes vers d’autres services de jour ou vers nos équipes psycho-médicales pour l’accompagnement dans les démarches. Sans oublier notre permanence médicale et infirmière, complétée par les consultations bénévoles de notre partenaire Médecins du Monde.
On attend une importante nouveauté en termes de RH cette année ! Tu nous en parles ?
Oui, cette année, nous ajoutons aux portes de nos centres d’accueil un(e) la porte un(e) accueillant(e) social(e) avec un profil d’éducateur/trice, qui aura le savoir-faire et le savoir-être pour veiller à un climat général apaisé. Il ou elle agira en complément de l’action des portiers-accueillants : désamorcer les cas de conflit, apporter une écoute spécifique, guider les nouveaux-venus dans le centre, orienter vers le service d’accompagnement au sein du centre.
On comprend que la gestion d’un centre hivernal n’est pas chose aisée. Ces centres tournent à plein régime pendant plus de 5 mois : quels sont les points forts d’un plan hiver ?
Sans hésitation, l’un des moments les plus délicats d’un Plan hiver reste son lancement: ce n’est pas évident de gérer le doublement de la capacité d’accueil en quelques semaines. Notre préoccupation permanente est d’offrir à nos hébergés le meilleur service possible avec les moyens dont nous disposons, avec toutes les contraintes qu’un tel dispositif impliquent.
Et puis les vagues de froid, durant lesquelles nous espérons toujours être en mesure de répondre à toutes les demandes d’hébergement: ces vagues de froid entraînent la saturation des centres ! Cette soudaine saturation implique la capacité à ouvrir de nouveaux bâtiments/de nouvelles places.
La bonne collaboration avec le secteur reste essentielle pour faciliter des orientations réussies pour les personnes que nous hébergeons, vers des solutions adaptées à leur besoins médico-psycho-sociaux.
La clôture du plan hiver constitue un autre moment délicat ; La fermeture ne se fait pas du jour au lendemain bien sûr, nous fermons les places par palier, mais il très difficile pour nos équipes de voir des personnes retourner des personnes en rue sans solution d’hébergement.
Bien entendu, un travail d’identification des plus vulnérables est réalisé par nos équipes afin de pouvoir leur offrir la mise à l’abri et un accompagnement soutenu. Nous procédons de la même façon pour les personnes qui sont en passe de trouver une solution d’hébergement durable et mettons tout en œuvre pour ne pas les lâcher si près du but.