Bed close-new close-new Arrow Bed Facebook LinkedIn Night Phone Search mail Twitter

Samusocial

Fabienne de Leval, Directrice Opérationnelle du Samusocial : « il faut savoir écouter et mobiliser les partenaires, utiliser les nombreuses ressources bruxelloises pour les personnes sans abri »

12/04/2022

Elle s’appelle Fabienne, elle a 49 ans. Cette humanitaire chevronnée, diplômée en psychologie, est la directrice opérationnelle du Samusocial depuis un peu plus d’un an. Elle nous parle de sa vision de l’organisation, des enjeux qui l’entourent, revient sur le Covid et nous parle de l’avenir…

Fabienne, pourquoi avoir choisi le Samusocial ? 

« J’ai quitté Médecins Sans Frontières (MSF) il y a 3 ans, j’ai eu envie de changement, tout en restant dans l’humanitaire… Et me voici donc au Samusocial! Le sans-abrisme et les demandeurs d’asile, l’approche « terrain », cela me parle. C’est vrai que lorsque l’on se retrouvait au siège à Bruxelles avec MSF, finalement on se sentait assez loin des opérations, ici, la plus-value au Samusocial c’est que l’on est très proches des bénéficiaires, on les rencontre tous les jours en rue, cela me porte dans la volonté de faire mieux, de leur proposer un accueil de qualité pour qu’ils puissent retrouver une voie qui leur convient.» 

Quel regard portes-tu sur l’organisation? Être à la tête du département “Opérations”, ça veut dire quoi ? 

« Je vois énormément de dynamisme, de motivation, d’engagement dans l’association, avec beaucoup de compétences, de savoir-faire, de savoir-être. Notre public n’est pas toujours « simple », et pourtant on sent toute l’empathie que les travailleurs ont pour cette population, c’est très porteur.
Les « Ops », ce sont beaucoup de chantiers, beaucoup de changements, il faut trouver le bon tempo, garder un certain rythme tout en ménageant les équipes… »

Qu’est-ce que le Covid a changé au Samusocial? 

« C’est certain, la crise Covid est très lourde pour les équipes, mais elle nous aura aussi permis de faire un saut qualitatif en termes de prise en charge. La philosophie du 12/24, où à 08h du matin, des hébergés sortent, se retrouvent à la rue et reviennent le soir est désormais révolue. Le Covid aura permis aux hébergés de se poser, de se reposer, de se reconstruire, de pouvoir mieux s’orienter, de se positionner par rapport à un plan individuel de réinsertion… cela a changé la philosophie et l’approche que l’on a par rapport à nos hébergés et la prise en charge que nous pouvons leur offrir. On espère, une fois la crise passée, pouvoir poursuivre dans cette voie qualitative. »

Le Covid nous aura également permis de mettre en place un accueil spécifique pour les femmes. Pourrons-nous continuer de le garantir ? 

« Cela a été un énorme changement. Pour les femmes, il est primordial de se sentir en sécurité, se retrouver entre elles, retrouver leur féminité…Il faut essayer de sauvegarder cela mais malheureusement il faut toujours faire des choix… lorsque l’on doit fermer des places on se demande qui finalement va se retrouver à la rue ; C’est très difficile et c’est pourquoi on doit mettre en place des critères de soutien et de vulnérabilité pour déterminer avec quelles personnes on pourra le plus travailler à des solutions de sortie de rue ou les personnes les plus fragiles.
Au-delà de cela, dire que l’on accueille des femmes et qu’elles sont entre elles, ce n’est pas suffisant. Il faut aller plus loin , réfléchir à une stratégie et prise en charge spécifiques aux femmes. Par exemple, Il faut développer cette approche de genre, avoir le réflexe de se faire épauler par les experts du réseau – que nous ne sommes pas – pour développer de meilleurs réflexes, être attentifs à certains signaux… »

Justement, l’une des valeurs du Samusocial est la “collaboration”. Quelle est sa position actuelle dans sa relation avec d’autres acteurs du secteur de l’aide aux personnes sans abri ?

« Le Samusocial est une grosse association sur Bruxelles, avec aujourd’hui plus de 350 travailleurs à l’année et près de 450 en période hivernale. Il a beaucoup d’acquis en termes de places d’hébergement, de subsides, et il a sans doute eu tendance à faire cavalier seul à ses débuts.  La croissance du Samusocial est une force, mais il ne faut pas s’isoler.
Le Samusocial a aujourd’hui la volonté de s’inscrire davantage dans le réseau : il faut savoir écouter et mobiliser les partenaires, utiliser les nombreuses ressources bruxelloises pour les personnes sans abri avec toutes les difficultés qu’elles rencontrent, que ce soient les assuétudes, les problématiques de santé mentale, les problèmes de violence conjugales ou autres, il faut utiliser toute l’expertise qui nous entoure.  Nous avons une force de travail
énorme qu’il faut mettre à profit tout en gagnant en efficience et en professionnalisme, grâce au réseau.  De même, au-delà d’être un opérateur Fedasil, il nous faut développer davantage notre collaboration avec l’ensemble du réseau asile et migration. »

Comment vois-tu le Samusocial dans 10 ans ? Est-ce qu’il s’occupera toujours des sans-abris ET des demandeurs d’asile ? Quels sont les principaux progrès qui auront été réalisés dans la prise en charge des bénéficiaires et de la qualité de l’accueil qui leur est proposée ?

« Il y a peu, le Conseil d’Administration a confirmé la volonté de maintenir un projet « demandeurs d’asile » et je pense que cela a tout son sens. 10% de nos hébergés du volet sans abri transitent vers le volet Fedasil ou font un retour volontaire au pays, ce qui signifie que nos publics sont tout à fait inter-liés, qu’ils peuvent faire un passage du volet Fedasil vers le volet sans-abri et inversement (si le demandeur d’asile est débouté, il retombe en rue).

En termes de prise en charge qualitative, j’espère que l’amélioration se poursuivra, qu’on aura pu maintenir l’accueil 24h/24, développer l’approche « psy » et de genre, étendre notre réseau, que nos collaborateurs aient toujours plus de compétences pour qu’ils soient plus à même de prendre des initiatives ; En bref, que du mieux pour le Samusocial ! »

close

Newsletter

Chaque mois, recevez l’actualité du Samusocial Brussels dans votre boîte mail. Inscrivez-vous pour recevoir nos newsletters.

Ces informations seront uniquement utilisées pour envoi de la Newsletter à l'adresse indiquée.Vous pouvez vous désinscrire à tout moment en un clic.