« Ici, je n’ai jamais senti que mon fils était différent »
28/10/2025
Fuir la violence n’est jamais un chemin facile. Pour cette jeune maman polonaise, quitter un mari alcoolique et violent était une question de survie. Avec ses deux fils, elle a frappé à la porte du Samusocial. Depuis notre centre d’accueil d’urgence, elle tente de reconstruire un quotidien plus apaisé.
Elle était pourtant venue en Belgique, à l’origine, pour travailler et offrir une vie stable à ses enfants. Mais aujourd’hui, la famille est bloquée : son plus jeune fils n’a aucun papier, et cela fait maintenant plus de deux ans que les démarches administratives n’avancent pas. « La police court constamment après le père pour lui faire signer les documents nécessaires », explique-t-elle. Une attente interminable, qui ne la fait pourtant pas perdre espoir : elle croit qu’un jour, les choses s’arrangeront, et qu’elle pourra retrouver une maison où se reconstruire avec ses enfants.
L’un de ses fils est autiste. Au-delà des épreuves déjà traversées, cela ajoute une difficulté supplémentaire. Dans un centre où se côtoient plusieurs familles, chaque crise, chaque débordement émotionnel peut devenir un défi. « Un enfant autiste a plus de mal que les autres à gérer ses émotions », confie-t-elle. Les changements de lieux, le bruit environnant, les nouvelles personnes à côtoyer… autant de facteurs qui peuvent déstabiliser son fils et le mettre en difficulté.
Pour elle, cela demande une énergie constante : apaiser son enfant lors des moments de tempête, expliquer aux autres familles, parfois craindre les regards ou les incompréhensions. Mais elle souligne combien l’accueil qu’elle a reçu au Samusocial lui a permis de tenir debout. « Je remercie les équipes de ne m’avoir jamais fait sentir que mon enfant est différent et de nous avoir toujours intégrés normalement.»
Aujourd’hui, elle mesure l’impact que ce passage en centre a eu sur elle et ses fils. « Quand j’étais avec le père, nous avions beaucoup d’argent… Aujourd’hui, je me rends compte de la valeur des choses », dit-elle avec recul. Les soins et le suivi dont son fils a besoin sont coûteux, mais c’est pour lui qu’elle s’accroche à son emploi.
Au-delà de l’hébergement, les équipes du Samusocial veillent à créer un environnement inclusif où chaque enfant, qu’il ait des besoins spécifiques ou non, trouve sa place. Un répit précieux pour cette maman : savoir qu’elle n’est pas seule à porter ce poids, que son fils est vu comme un enfant avant tout, et que la différence n’est jamais une barrière à l’accueil.