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Samusocial

Ils demandent l’asile en Belgique et sont hébergés au Samusocial : parcours de vie. Younus, l’irakien.

14/01/2019

Younus tenait un magasin de robes de mariées, à Mossoul, en Irak. Et puis Daesh est arrivé. « Ils ont fermé le magasin. Notre vie n’était plus rien. C’était manger et dormir. On a perdu la liberté. »

Les problèmes commencent. Les troupes de Daesh veulent recruter Younus. Avec son frère et 2 amis, ils décident de fuir. Une fuite qui, vous le verrez , a un prix. Ils payent d’abord 300$ chacun pour passer en Syrie. “Nous avons seulement pris notre carte d’identité, pas nos passeports, sinon nous prenions le risque que Daesh comprenne nos intentions de changer de pays, une fois en Syrie”.  Après 5 jours, ils traversent la frontière turque, pour 100$.

Ils restent 15 jours, le temps de trouver un passeur pour l’Europe. Il demandera 10.000$ par personne pour la traversée. « Un soir on est partis chez lui, sans rien. L’argent, on l’a caché dans les doublures de nos vêtements. On s’est changés, on a roulé, on est arrivés dans une cour où il y avait déjà une quarantaine de personnes. 2 camions nous ont emmenés jusqu’à la mer. On a gonflé le bateau en pompant à tour de rôle. Il fallait faire vite pour partir tant qu’il faisait noir. Il y avait des hommes, des femmes, des enfants, des vieux. Quand on a vu apparaître la terre, on a crevé le bateau pour éviter que les garde-frontières nous renvoient sur la même embarcation en Turquie. La distance était bonne pour nous permettre d’arriver sains et saufs sans que le bateau ne soit totalement dégonflé. »
Le périple est loin d’être terminé. Il faudra encore naviguer jusqu’en Macédoine, prendre le train jusqu’à la frontière serbe, marcher jusqu’à Belgrade, passer en Hongrie. Puis monter dans un camion qui les emmènera à Vienne, pour 15.000$. « Nous nous sommes renseignés pour rejoindre la Belgique. Mon frère et moi avons à nouveau payé 15.000$ (à nous 2) pour aller jusqu’à Bruxelles. Nous sommes arrivés le 1er août 2015. Nous avons rencontré des Palestiniens qui nous ont emmené au CGRA*, mais c’était un samedi, c’était fermé. Alors nous avons été au Parc Maximilien, où nous avons passé 2 nuits. Et puis nous avons atterri au Samusocial. »

Le CGRA donnera une  première réponse négative aux demandes d’asile de Younus et son frère. « Ils n’ont pas cru notre histoire, ils n’ont pas cru que nous venions de Mossoul…»Le frère de Younus, découragé, décide de retourner en Irak où sa femme et ses enfants sont restés. « Il comptait organiser un regroupement familial, mais sa famille lui manquait, il était triste. »


Younus, lui, fait une deuxième demande. Il attend toujours la réponse. » Je réfléchis beaucoup, parfois je ne dors pas : quand vais-je avoir une bonne vie ? Cela fait 3 ans que je suis en Belgique, je suis habitué maintenant, je ne veux pas repartir ! Je travaille, je suis éboueur, ça marche bien. J’ai des amis belges, je perfectionne mon français et j’apprends le néerlandais. Ici, au Samusocial, je partage une chambre avec 3 personnes. Il y a beaucoup d’activités dans le centre, je participe aux sorties, je vais à la salle de sport, où je suis aussi coach,  je donne des cours de chant et parfois même, j’organise de petits concerts. »

Younus connaîtra bientôt la réponse du CGRA. « Si c’est négatif, je peux encore faire une 3° demande. Mais c’est fatigant. Je veux continuer à  travailler et vivre en Belgique. Je veux me marier et avoir des enfants »…

*Commissariat Général aux Réfugiés et aux Apatrides

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