“Je ne sais pas quel est mon destin”, confie Maria (prénom d’emprunt), une jeune Syrienne de 27 ans.
26/03/2025
Maria réside dans l’un des quatre centres pour demandeur·euses de protection internationale opérés par le Samusocial (lui-même mandaté par Fedasil). Dans ce centre, situé à Anderlecht, vivent plus de 400 personnes.
Maria a 27 ans, elle vient de Syrie. Après treize ans de guerre, elle espère pouvoir se reconstruire et trouver enfin la sécurité.
Comme tous les résident·es du centre, elle attend que sa demande de protection internationale soit analysée. Mais, alors qu’elle n’est plus loin du but, la nouvelle se répand : Bachar-al-Assad est tombé. C’est une excellente nouvelle pour beaucoup de Syriens. Mais pas pour Maria : le Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides a décidé de suspendre le traitement des demandes d’asile des Syriens.
Son avenir est désormais plus qu’incertain, elle est épuisée, lasse de se perdre dans des démarches administratives interminables. “Cela me détruit de savoir que je vais devoir attendre des années… ou des mois… Je ne sais pas.” Et son passé continue de la rattraper. “J’ai des problèmes psychologiques depuis la guerre en Syrie.”
Mais Maria devra patienter. Son dossier est suspendu. “Quand il y a des changements fondamentaux de régime, avec encore une instabilité ou une incertitude, nous devons geler les demandes”, justifie Sophie Van Balberghe, commissaire générale aux réfugiés et aux apatrides. “Il ne serait pas sérieux de notre part de prendre des décisions de reconnaissance ou de refus, parce que nous ne disposons pas d’informations suffisantes pour le faire.”
Les Syriens qui arrivent en Belgique peuvent toujours déposer une demande d’asile, mais celle-ci restera bloquée. Ce retard contribue à saturer encore davantage les centres d’hébergement, déjà débordés.
Retrouvez son témoignage : ‘Cela me détruit’ : le calvaire des demandeurs d’asile syriens après l’annonce du gel des dossiers – RTBF Actus