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Samusocial

Joan : “être responsable d’un centre, c’est être à l’écoute des équipes.”

02/07/2024

Qui est Joan, responsable de notre centre pour personnes vulnérables et médicalisées ?

Je suis au Samusocial depuis un peu plus de 6 mois. J’ai fait des études en Sciences politiques, et un Master en gestion de projet et développement. J’ai travaillé dans l’humanitaire pendant neuf ans, mais j’ai eu envie de me rapprocher de chez moi – je suis française. Je suis arrivée en Belgique grâce à une opportunité professionnelle. J’ai été directrice de centre pour la Croix Rouge, dans un centre familles, puis je suis devenue responsable du centre pour personnes vulnérables et médicalisées au Samusocial.

Pourquoi avoir transitionné de l’humanitaire vers le social, et pourquoi cet engagement ?

La transition vers le social s’est faite naturellement. Il y a un côté humanitaire dans le social qui est très clair : dans l’aide qu’on apporte aux gens, le contact au quotidien, le dévouement des équipes. J’ai besoin d’avoir un travail qui a du sens pour moi, j’aime être au cœur des projets opérationnels et je voulais aussi réinvestir l’expertise que j’ai acquise dans mon parcours. Je m’y retrouve complètement.

Mon engagement dans le social répond à un besoin que j’avais en termes humains, et de voir l’impact de ce travail. Basée en Belgique, l’humanitaire à l’international me paraissait un peu loin. J’ai aussi vu la précarité qui s’est installée ces neufs dernières années autour de chez moi, et j’avais envie d’apporter ma pierre à l’édifice.

Quel est ton rôle en tant que responsable de centre ? 

Être responsable de centre c’est être à la fois une cheffe d’orchestre, une facilitatrice et une organisatrice pour assurer que tout se passe au mieux au sein des équipes. En même temps, c’est aider à régler les problèmes du quotidien. On doit répondre à des questions très pratiques :  comment organiser les repas ? Si on doit mettre des sanctions, comment faire ?  Pour gérer les transports, qui en bénéficie ? 

De plus, la nature médicalisée du centre nous confronte à des problématiques bien spécifiques. Souvent il y a des ‘trous’ dans le système. On a par exemple des personnes qui ont des droits, qui sont belges et qui ont un revenu, mais il n’y a pas de structures qui peuvent les accueillir, soit parce qu’elles sont engorgées, soit parce qu’elles pratiquent une politique d’exclusion sur le long terme. On a une responsabilité d’observation sur le terrain, celle de compiler certains constats et de transmettre l’information au politique. 

Qu’est-ce que tu aimes dans ton travail ?

J’aime la mission du centre et le suivi qu’on propose. On assure un suivi 24H/24 des 150 hébergé·es. C’est une taille d’équipe intéressante à gérer du point de vue managerial. Les gens viennent ici en sortie d’hospitalisation, comme quelqu’un qui sortirait de l’hôpital et qui aurait besoin de soins à domicile. Il y a des personnes qui n’ont pas de solutions et qui sont extrêmement vulnérables, on est leur solution. J’aime l’opérationnel et les postes stratégiques, ici il y a les deux.

Il y a un lien très fort entre les travailleur.ses et les hébergé·es qui se crée, peut-être de part leur situation de vulnérabilité et leurs profils médicaux qui nécessitent un accompagnement quotidien. Il faut de l’empathie pour comprendre la réalité des hébergé·es mais aussi de celles et ceux qui leur viennent en aide. Il faut être à l’écoute des équipes et les soutenir face aux situations difficiles que l’on rencontre.

Comment vis-tu la saturation des services médicaux d’aides d’urgence ? 

Notre travail est impacté par les fermetures de lits dans les structures hospitalières. On fait face à une forte augmentation des demandes.* Il y a des moments où l’on doit faire des choix cornéliens parmi les cas les plus ‘lourds’, car effectivement on manque de places. De la même manière, certaines situations de vulnérabilité médicale extrême bloquent la possibilité de ‘turn-over’.

Est-ce que tu te sens utile dans ton travail ?

Oui, je suis utile directement à l’équipe et l’équipe est essentielle pour les hébergé·es. Je ne suis pas seule dans cet effort, et on est garant·es et créateur·ices de ce cadre pour faciliter le bon fonctionnement du centre. 

On se sent utile quand un suivi se met en place pour un.e hébergé.e, dans les moments où l’on réussit à trouver des solutions de sortie de rue ou quand on voit des liens familiaux se recréer

 

* Le nombre de demandes reçues par le Samusocial pour un hébergement médicalisé a connu une augmentation de 25% entre 2022 et 2023 (de 628 demandes en 2022 à 840 en 2023)

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