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Samusocial

Journée internationale contre les violences faites aux femmes – Karima, 28 ans:  « Un jour, alors qu’il m’avait à nouveau enfermée à la maison, j’ai appelé la police ».

24/11/2022

A l’occasion de la Journée Internationale contre les violences faites aux femmes, nous partageons le témoignage de Karima, résidente du centre pour femmes « Louiza ». Mariée pendant 9 ans à un homme violent et autoritaire, elle a trouvé le courage de le quitter.

« J’ai rencontré l’homme qui allait être mon mari au Maroc alors que je n’avais que 18 ans. Deux mois après l’avoir rencontré, nous nous sommes mariés. Avant le mariage, il était aux petits soins ; il venait me chercher des cours et il m’appelait sa « princesse ». Il n’a pas fallu plus de deux jours après le mariage pour qu’il me montre son vrai visage.  Au Maroc, mon quotidien de jeune mariée ne se résumait qu’à nettoyer la maison, préparer à manger, me faire battre et insulter. Il ne m’avait pas prévenue qu’il consommait du cannabis. J’ai voulu demander le divorce de nombreuses fois, mais je n’ai pas eu le soutien de ma famille. Tout le monde me disait: « reste pour tes enfants » et c’est ce que j’ai fait.

Mais les choses se sont aggravées lorsqu’on est arrivés en Belgique. 

Il m’a interdit de sortir pendant des mois et des mois. Je me rappelle d’une fois où il m’a autorisée à amener les enfants au parc après 3 mois à la maison, et à peine sortie dehors, il m’a obligée à rentrer. Je ne pouvais pas travailler, car pour lui, une femme qui travaille est une femme qui cherche l’attention des hommes. Il m’enfermait à clé à la maison et m’interdisait de regarder par la fenêtre. Il avait même collé un film occultant sur les vitres de nos fenêtres par peur que des hommes puissent me voir. Par contre, lui n’hésitait pas à rentrer tard la nuit ou encore à parler d’autres femmes devant moi. Comme réponse aux reproches que je lui faisais, il me répondait « je suis un homme, moi, j’ai le droit ». 

Un jour, alors qu’il m’avait à nouveau enfermée à la maison, j’ai appelé la police. Ils ont répondu à mon appel et ils ont cassé la porte qui était, comme à son habitude, verouillée. J’ai ensuite demandé le divorce. J’ai supporté cet homme 9 ans pour mes enfants, et c’est bien plus qu’assez. J’ai eu peur car je ne parlais pas français et que je n’ai pas de métier. Comment j’allais faire, toute seule ?  Où est-ce que je pouvais aller ? Et mes enfants, qu’est-ce qu’ils allaient devenir ? Je me posais beaucoup de questions.

Heureusement, mon chemin a croisé celui du Samusocial et l’assistante sociale que j’ai rencontrée m’a beaucoup rassurée et m’a donné du courage. Il fallait que je sois courageuse pour mes enfants. Aujourd’hui je suis heureuse, je sors avec mes copines du centre, je me balade, fais du shopping et prends des cours de français. J’ai suivi une formation d’aide-ménagère, je rêve de trouver un emploi, de trouver un logement par moi-même et de vivre en paix avec mes enfants.»

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