Bed close-new close-new Arrow Bed Facebook LinkedIn Night Phone Search mail Twitter

Samusocial

La lumière au bout du tunnel pour Emmanuel, 51 ans : bientôt, l’obtention de sa carte de résident lui permettra de quitter le Samusocial.

11/02/2022

Emmanuel a 51 ans, il est né en Angola. En 2004, Emmanuel fuit le pays, seul, pour rejoindre l’Europe. Après s’être fait emprisonner sans raison et avoir vu ses deux parents se faire assassiner par les forces armées du pays en guerre, il part en laissant derrière lui sa femme, dont il est déjà divorcé, et ses deux garçons. Il a prévu de travailler dur pour leur envoyer de l’argent et tenter, à terme, de les faire arriver jusqu’à lui.

Lorsqu’il arrive en Belgique, Emmanuel demande l’asile immédiatement. Il est hébergé dans un centre à Liège. Il y passe 2 mois avant d’obtenir sa carte orange, qui l’autorise à travailler. Par le biais d’une agence d’intérim, Emmanuel occupera plusieurs emplois. Il envoie de l’argent à ses fils, ce qui leur permet d’étudier à l’université. En 2009, Emmanuel est régularisé et obtient sa carte de séjour.

En 2015, une tragédie l’oblige à retourner en Angola: un de ses fils, alors qu’il est encore étudiant, décède d’une cirrhose du foie. Emmanuel se confie: “ C’est ce qui m’a foutu la vie en l’air, je n’ai pas supporté. À partir de ce moment, j’ai accumulé les dépressions et les maladies. J’ai été atteint d’une gastrite, d’une maladie des os, puis des veines. Je me suis également fait opérer du genou, des cervicales et me suis fait retirer deux hernies.”

Emmanuel passe quatre ans en Angola à tenter de faire le deuil de son fils. Lorsqu’il rentre en Belgique au début de l’hiver, il a perdu ses droits, il est radié de son logement et se retrouve à la rue: “Je mendiais autant que je pouvais, mais je n’aime pas quémander. Avec les quatre, cinq, parfois huit euros que je me faisais la journée, j’allais m’acheter un pain, de l’eau. Je ne bois pas et ne fume pas, tout l’argent que je récoltais c’était pour me nourrir. Avec ma maladie des veines, je supporte très mal le froid.” Pendant trois mois, Emmanuel dort devant la Gare du Midi. Parfois il rejoint d’autres sans-abri : “on dormait dans un square ou bien à côté de la Gare du Nord, il y a des petites forêts. (= des buissons, ndlr…) Quand il pleuvait on essayait de se cacher sous une véranda mais à la fin on était quand même trempés. Dehors, les conditions de vie sont vraiment très difficiles.”

Un jour, on lui parle du Samusocial, il appelle et obtient une place. Depuis, Emmanuel a été hébergé dans plusieurs de nos centres. Il bénéficie régulièrement de reports* liés à son état de santé préoccupant. De fait, dormir dehors le condamnerait. Emmanuel est en fin de procédure administrative, il est dans l’attente de sa carte de résidence, processus pour lequel il faut compter six à huit mois selon son avocat. Une fois qu’il aura obtenu sa carte, il pourra prétendre à des aides sociales et à un logement. Dans la mesure où son état de santé s’améliore, il pourra également travailler.

Emmanuel est très angoissé à l’idée de ne pas être en mesure d’envoyer de l’argent à son deuxième fils, raison pour laquelle il a dû suspendre ses études: “Nous les Africains, on pense toujours à la famille, on travaille pour envoyer de l’argent. C’est vraiment du stress pour moi de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de mon fils”. Depuis qu’on lui a volé sa tablette en mai 2021, Emmanuel a perdu tous ses contacts, il n’a plus parlé à son fils.

Pour cet homme de 51 ans, qui ne s’attendait pas à se retrouver dans une telle situation, la vie est un combat. Il espère retravailler au plus vite pour faire venir son fils auprès de lui. Emmanuel reste positif: “ L’espoir déjà, est là ! Donc j’attends vraiment que les six-huit mois passent ! C’est une question de temps !”

 

* le “report” permet à une personne sans abri hébergée au Samusocial de ne pas repasser par la permanence téléphonique pour effectuer une réservation de place : sa place lui est attribuée pendant une durée déterminée. Ce système de distribution des places est basé sur l’évaluation de la vulnérabilité de la personne.

close

Newsletter

Chaque mois, recevez l’actualité du Samusocial Brussels dans votre boîte mail. Inscrivez-vous pour recevoir nos newsletters.

Ces informations seront uniquement utilisées pour envoi de la Newsletter à l'adresse indiquée.Vous pouvez vous désinscrire à tout moment en un clic.