Le centre d’accueil pour MENA, un nouveau départ pour des jeunes vulnérables.

20/06/2023

Il y a un mois, le Samusocial ouvrait son premier centre d’accueil pour Mineurs Étrangers Non Accompagnés (MENA), en réponse à l’augmentation de ce jeune public sans solution d’hébergement en Région bruxelloise. Si le dispositif pourra à terme accueillir 90 jeunes, les arrivées se font graduellement : immersion dans une “journée d’admission” dans le centre. 

Depuis l’ouverture, chaque “journée d’admission” (deux fois par semaine) a permis d’accueillir une dizaine de nouveaux jeunes. À l’heure actuelle, le centre accueille 56 MENA, référés par les équipes mobiles d’aide du Samusocial, qui les rencontrent en rue, ainsi que par des partenaires tels que SOS Jeunes et la Casa TAMAM 

Les MENA ont tous connu un parcours de vie et d’exil semé d’embûches. Parmi eux, nombreux ont fui des régimes politiques autoritaires : rafles dans les villages pour forcer les jeunes au service militaire, discriminations ethniques ou religieuses…

Leur voyage les a conduits à travers plusieurs pays. Beaucoup ont quitté leur pays d’origine pour passer par la Libye, où ils sont pour la plupart confrontés à la traite des êtres humains. Après plusieurs mois, voire des années, ils arrivent en Belgique. Durant ce périple, ils affrontent de nombreuses difficultés : maladies, blessures, fatigue, violences, torture…

Les arrivées au centre ont lieu entre 13h et 17h. Ils sont accueillis par les équipes du Samusocial, qui leur expliquent le fonctionnement du lieu. Les jeunes bénéficient d’une offre de services complète : un toit, un accompagnement, des repas, un accès à des sanitaires et des vêtements de rechange.

Ils rencontrent une infirmière, qui effectue un contrôle de santé, avant de rencontrer leur éducateur·rice référent·e pour un premier entretien social d’admission. Cet·te éducateur·rice les accompagnera durant tout leur séjour dans le centre. Ce suivi individualisé vise à mieux comprendre leur situation et à élaborer un projet adapté à leurs besoins et envies.

Ces arrivées marquent ainsi le début d’un nouveau chapitre pour ces jeunes. Un trajet d’accompagnement et d’orientation leur est proposé, prévoyant des interventions psycho-médico-sociales, juridiques et éducatives. “Notre centre offre un temps de répit, une parenthèse à des jeunes souvent épuisés et abîmés par un trajet d’exil emprunt de violences. À travers une réponse aux besoins de base mais aussi des activités récréatives, ils pourront revoir leur projet ou poursuivre leur route”, explique Mathilde Têcheur, responsable adjointe du centre.

“It is like my home. I eat, drink and sleep. They care for my health. They help me with my needs”, nous confie un jeune hébergé.