Les Covid-Talks, pour en parler

12/11/2020

La crise sanitaire a imposé l’implémentation de nouvelles façons de travailler. Parallèlement, de nouveaux risques psychosociaux ne devaient pas être négligés, notamment les risques d’absentéisme et de burn-out, bien réels.

On peut le dire, la Covid19 a engendré certaines inquiétudes, bien légitimes. « Les travailleurs ont dû s’adapter rapidement à une situation inédite, ils ont été courageux. Beaucoup de facteurs de stress liés à la crise sont apparus : peur de la contamination pour soi-même, sa famille, ses proches, ses collègues, peur de passer à côté du diagnostic pour le staff médical, avec tout ce que cela entraîne… » résume Clément Foissac, Coordinateur du Pôle de la Promotion Santé. « Tout le monde a fait preuve d’une extrême bonne volonté ».

Pour prévenir ou adoucir ces risques mais également pour faciliter l’implémentation des mesures sanitaires, des « Covid-Talks » ont été mis sur pied dès le début de la crise.

Avec un rythme de cinq séances par semaine réparties sur les différents sites, ces échanges sont basés sur la promotion à la santé, entendu ici dans le sens de bien-être physique, mental et social. « On a identifié un réel besoin de se rassembler, d’échanger, d’acquérir des aptitudes individuelles techniques et psychiques permettant de faire face à cette situation de crise », explique Clément. Beaucoup de protocoles ont été envoyés aux équipes, surtout dans les débuts, mais il était nécessaire d’être présents sur sites pour éclaircir les procédures, répondre aux craintes et aux questionnements…. Lors des Covid-Talks, on fait systématiquement un point sur la situation épidémiologique au sein du Samusocial, on exprime ses émotions à travers le photo-langage (s’exprimer sur base d’une carte imagée), on s’entraîne à enfiler les gants… »
Les Covid-Talks ont également été déclinés auprès des usagers, chez qui le besoin de s’exprimer reste fort également. Objectifs ? Transmettre des informations fiables, développer des aptitudes individuelles (ex : entraînement au lavage des mains), diminuer l’anxiété par l’échange. « On a pu observer un réel engouement des résidents pour ces Covid-Talks. La majorité se protègent entre eux, ils maintiennent leurs distances, portent le masque…cela reste étonnant : ce n’est pas évident de mettre la Covid19 au centre des préoccupations alors que la problématique du sans-abrisme reste très large… », rappelle Clément.

La crise Covid a constitué un formidable levier et accélérateur de changement : aujourd’hui, au Samusocial, il nous paraît inconcevable d’envisager un retour en arrière, par exemple en hébergeant des femmes autrement que dans un centre qui leur est spécifiquement dédié ; Cela fait des années que nous préconisons un accueil exclusivement féminin. Cette fois, nous y sommes. De la même manière, les espaces d’échange comme le Covid talk se poursuivront au-delà de la crise sanitaire, dans le cadre du Pôle Promotion Santé qui, lui également, a été créé en réponse à la Covid-19.