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Samusocial

Linda, 30 ans, mariée, sans enfants : “les violences psychologiques détruisent de l’intérieur, tuent l’estime de soi”

26/10/2022

« J’ai rencontré un Belge au Cameroun, mon pays d’origine. Nous nous y sommes mariés. Pendant la pandémie, nous étions séparés, lui en Belgique et moi au pays. Quand je suis arrivée en Belgique pour le retrouver via le regroupement familial, il n’était plus le même homme. Il contrôlait tous mes faits et gestes, m’interdisait de voir mes amis et m’imposait ses maîtresses. Il voulait m’emmener dans des clubs échangistes, je refusais. Il me proposait de payer pour que je finisse par accepter, je refusais encore. Puis il m’a coupé les vivres, et m’a fait du chantage administratif pour s’opposer à ma domiciliation en cours chez lui. Et puis il m’a humiliée devant ma meilleure amie. Il a appelé la Police, qui a renié notre mariage. Ils m’ont interdit de retourner dans l’appartement. Pourtant nous sommes mariés, mais lorsque la Police a voulu vérifier, ils n’ont pas retrouvé la composition de ménage de mon mari. La Commune m’a informée c’était à cause d’un bug informatique.

J’étais dans la rue en peignoir, j’avais froid. J’ai demandé de l’aide à un passant, qui a appelé le Samusocial.

Même si je n’ai pas connu la vie dans la rue, je suis une femme sans abri. Ce qui est difficile pour moi, c’est que l’on s’est davantage intéressé à mes papiers qu’aux violences et injustices que j’ai subies. J’ai écrit à la Bourgmestre, la commune m’a plus tard bien certifié que mon acte de mariage existait dans mon dossier et que la Police n’avait pas le droit de m’interdire l’accès au domicile conjugal.

J’ai porté plainte contre la Police et contre mon mari. Il a essayé de me retrouver, il m’a dit que je pouvais revenir si je suivais les règles qu’il fixe. J’ai refusé. Il ne s’arrêtera pas là. C’est un homme violent et manipulateur. Il rabaisse, humilie, fait du chantage, c’est sa façon de procéder. Les violences psychologiques détruisent de l’intérieur, tuent l’estime de soi.
J’essaie de me battre pour prouver que je subissais des violences conjugales, je suis soutenue par plusieurs associations d’aide aux femmes. Les démarches me prennent beaucoup de temps, il faut aller à la commune, chez le psychologue, à l’hôpital, au centre de prévention des violences conjugales… Je cherche aussi du travail, mais on ne me propose que des emplois au noir…

Je voudrais faire des formations, travailler, me reconstruire, avoir mon chez-moi. Quand je suis arrivée en Belgique, je voulais faire des études pour être professeur de mathématiques mais vu ma situation je voudrais être assistante sociale. Pour défendre les droits des femmes surtout. Quand je vois un homme qui maltraite une femme, ça veut dire qu’il ne respecte même pas sa mère ; L’éducation des garçons, c’est très important. »

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