Madeleine, résidente de la Casa Resalto : “Ici, c’est comme si on avait déjà touché la porte de sortie”

22/01/2021

« Je viens du Congo. J’ai été affectée en Belgique pour une mission professionnelle. Je suis arrivée à Bruxelles en décembre 2010, avec mes deux petits-enfants, à qui je voulais offrir la possibilité d’une meilleure scolarisation. Nous vivions dans un appartement à Ixelles, mais quand j’ai terminé ma mission et ma carrière, en 2017, je n’ai plus touché aucun revenu. 

J’ai logé quelques mois chez un collègue, Congolais également, qui s’est retrouvé dans la même situation que moi : fin de carrière, plus de revenu, des arriérés de loyer…jusqu’à l’expulsion. J’étais très inquiète, je n’envisageais pas une seconde d’être à la rue avec mes petits-enfants. Je me suis dit : « je vais me démerder ». Je ne savais pas ce que j’allais faire.  Et puis j’ai frappé à la porte de Caritas, qui a appelé le Samusocial. C’est comme ça que je suis arrivée en centre d’accueil d’urgence pour les familles, en août 2019. Là, les équipes ont travaillé à l’ouverture de mes droits en commençant par la régularisation de mon séjour. La décision de l’Office des Etrangers était positive, j’allais donc pouvoir chercher un logement. On m’a parlé de la Casa Resalto, une maison de transition gérée par le Samusocial, où je pourrais vivre entretemps. 

Je suis arrivée en octobre 2020. Ici, c’est comme si on avait déjà touché la porte de sortie.  Nous sommes cinq familles, nous vivons comme dans une colocation. On est autonomes, on peut cuisiner, manger à notre goût! Tout ceci fait que l’on se sent vraiment chez soi…en attendant d’avoir un chez-soi à soi ! »