Nathalie, 18 ans, étudiante et résidente à la Casa Vesta : « ici, j’ai la vie beaucoup plus facile »
27/12/2021
« Je suis arrivée en Belgique à l’âge de 10 ans. Je vivais avec mon papa et mon frère, ça se passait bien. Mais un peu plus tard, pour des raisons familiales, il était préférable que je quitte la maison. »
Comme beaucoup, Nathalie est devenue sans abri suite à une rupture familiale. Elle est rapidement prise en charge par les équipes du Samusocial.
« J’ai été accueillie au centre Louiza, qui n’héberge que des femmes. Et puis rapidement, Sophie (responsable des hébergements de transition du Samusocial, ndlr) est venue me voir pour me parler de la Casa Vesta. J’étais très intéressée, cela me convenait, car je suis étudiante. Au centre Louiza, je partageais ma chambre avec d’autres femmes, ce n’était pas évident d’étudier. Ici, j’ai ma propre chambre, je peux me concentrer. »
Nathalie intègre la Casa Vesta le 18 octobre dernier, en même temps que les premières hébergées de ce nouveau logement de transition. Cet hébergement fait partie des dispositifs de « Housing » du Samusocial : les femmes isolées et mamans-solo qui l’intègrent sont souvent à la fin de leur parcours de sans abri et sur le point d’entrer en logement privé. A la Casa Vesta, on peut se domicilier, on a ses propres clefs, sa propre chambre, et on participe à la vie communautaire tout en travaillant à son autonomisation, qu’il s’agisse de faire ses courses, de cuisiner ou d’assurer la propreté des lieux, à tour de rôle. On épargne sur ses revenus également, « afin que les hébergées se constituent un petit bas de laine lorsqu’elles auront quitté le dispositif et qu’elles aient une sécurité en cas de difficulté financière », explique Sophie.
2 mois après son installation à la Casa Vesta, comment va Nathalie ?
« Je vais bien, je suis bien plus « posée » que dans le centre Louiza, qui est plus grand et accueille des femmes qui sont encore en situation d’urgence. Ici je suis au calme, et le logement est agréable, on a pu choisir les meubles qu’Ikea nous a offerts… Il y a aussi la vie communautaire qui me plaît beaucoup, on nous donne la possibilité de nous exprimer sur ce qui va ou ce qui ne va pas… Et puis le suivi est très rapproché et personnalisé, avec Cristina, mon assistante sociale, on va en profondeur dans mon dossier, on cherche un logement ensemble. Tout est fait pour me permettre de quitter la Casa Vesta le plus rapidement possible, pour voler de mes propres ailes. Je me sens responsabilisée. Je me prépare à la vie future. »
Nathalie est étudiante en droit. A l’heure de boucler ces lignes, elle passe un examen : elle est avocate dans un procès fictif, elle doit défendre des propriétaires dont la locataire ne paye plus les loyers depuis plusieurs mois. « Le sujet de ce faux-procès est évidemment spécial pour moi, dans ma situation personnelle. J’avoue qu’en étant hébergée à la Casa Vesta, je le vis mieux que si j’étais en centre d’accueil d’urgence, » confie-t-elle.
Quinze jours plus tard, excellente nouvelle : Nathalie a trouvé un studio, dans lequel elle pourra emménager fin janvier !