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Samusocial

Philippe, papa solo au centre pour familles du Samusocial

19/11/2021

À 49 ans, après avoir traversé plusieurs périodes compliquées (toxicomanie, situation irrégulière ou encore de graves problèmes médicaux) Philippe s’est fait expulser du studio qu’il occupait depuis 3 ans. Depuis que sa femme est partie, il éduque seul sa fille Loubna, âgée de 4 ans et demi. Depuis début septembre dernier, ils vivent au centre familles du Samusocial, situé dans un hôtel dans le quartier nord de Bruxelles. 

Être un homme seul pour assurer l’éducation d’une petite fille, ça n’est pas toujours évident. Philippe confie : « Je fais le rôle de maman, ma fille demande beaucoup de câlins, d’attention, je joue le jeu ». La difficulté c’est surtout pour prendre sa douche : Philippe se sent démuni lorsqu’il doit apprendre à sa fille à faire sa toilette. Même chose lorsqu’il s’agit de laver, sécher, brosser, coiffer les longs cheveux de Loubna. 

Être papa solo représente une responsabilité à temps plein, Philippe consacre entièrement sa vie à sa fille; « elle doit être avec moi tout le temps ». Cela compromet parfois l’intimité, surtout lorsque l’on partage un petit espace de vie. Il faut alors mettre en place des stratégies, “par exemple quand je fais ma toilette, je dis à Loubna de ne pas toucher à la porte de la salle de bain et elle reste tranquille sur le lit”. Il est sa seule famille en Belgique, il s’efforce donc d’être là en permanence pour elle : “j’ai pas de priorité pour moi le bon dieu m’a offert une nouvelle vie avec Loubna, c’est elle qui occupe ma vie ! Tout ce qui peut faire du bien à l’évolution de la petite, je vais le faire, c’est ma priorité !”

La vie en centre n’est pas toujours facile et l’adaptation reste peu évidente, Philippe n’aime pas vivre en communauté: “je suis dérangé par les enfants qui chahutent dans les couloirs. J’aime pas la pagaille, quand la journée est finie j’ai envie d’être tranquille. Mais ça n’empêche pas que je sois satisfait des équipements du centre, c’est tout ce qu’il nous fallait pour moi et ma fille”. 

Suite à une rupture d’anévrisme, Philippe a perçu des aides de sa mutuelle, pourtant il vit sans argent depuis plusieurs mois. “Je n’ai pas un balle depuis septembre, en plus, j’ai laissé 1.400 euros de caution que je n’ai pas récupérés. Je suis aussi redevable du double à cause d’une soi-disant fuite d’eau.” 

Le personnel du centre est là pour les aider, lui et Loubna. Il revient sur ce matin-là, où, en allant à l’école, ils ont croisé Nicky, la puéricultrice du centre. “Ma fille avait froid, Nicky nous a dit de passer la voir plus tard dans son bureau, elle avait rapporté un sac rempli de blousons, de baskets, de pulls…etc. Grâce à ça, on commence à avoir une petite garde robe on va dire”. 

Malgré les épreuves, Philippe reste ambitieux et positif; “Oui je suis optimiste ! Je suis plein d’optimisme, à en revendre !” Pour l’instant, Philippe a passé deux entretiens pour vivre dans une maison d’accueil, à présent il attend une réponse, et tente d’économiser sur le revenu dont il bénéficie en temps normal; “si j’arrive à avoir 1.500 euros d’ici trois mois, je pourrai commencer à chercher un appartement, je pourrai avoir un logement pour ma petite fille. Mon objectif, là, c’est un chez-nous !”

Récemment, Philippe et sa fille ont été orientés en maison d’accueil grâce au soutien des travailleurs sociaux du centre : son retour à l’indépendance se concrétise.  

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