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Gwendoline, résidente du centre Femmes Sainte-Marie

Gwendoline se considère comme une “grande idéaliste”. Si pour elle, le sans-abrisme est le symptôme d’une société qui va mal, elle est persuadée que la solidarité en est le remède. Après quelques allers-retours entre des jobs alimentaires et la rue, elle découvre tardivement les centres d’hébergement du Samusocial. Âgée de 52 ans, elle rêve de devenir artiste.

“Je ne suis pas croyante, mais je crois en l’humanité. Je pense qu’il y a du bon et du “moins bon” en chacun de nous. Je pense que le sans-abrisme est le miroir de ce qui ne va pas dans notre société. Je suis aussi persuadée qu’il n’est pas seulement question de précarité économique. Quelque part, j’en suis la preuve. Je n’ai jamais manqué de rien étant petite mais l’argent et les objets ne suffisent pas à s’éloigner de la rue.
Je me pose souvent la question : « Pourquoi moi et pas une autre ? Au final, pourquoi pas vous ? » Je n’ai pas la réponse. Quand on se retrouve à la rue, on ne sait pas avancer … Il m’est arrivé de dormir dans la rue, j’avais peur. Mais aujourd’hui, je refuse de vivre dans la peur. Je me suis battue et je me suis rebellée face à la situation dans laquelle je me suis retrouvée. J’ai lutté contre la dépression. La dépression, c’est avant tout ne plus savoir se protéger soi-même. Ici, au centre, on est toutes des “cabossées” mais quelque part, on se reconstruit ensemble. On parle beaucoup, ça nous renforce. Je pense que mon parcours de vie a fait que j’ai toujours refoulé la fibre créatrice qui sommeillait en moi. Dans ce type de situation, comment voulez-vous vous épanouir ? La survie ne le permet pas. Mais aujourd’hui, je sens que l’art me permet d’avancer.”

Gwendoline réside à l’Hôtel Sainte-Marie et vit dans une chambre avec deux autres femmes. Avant d’entrevoir une carrière artistique, Gwendoline et les équipes d’accompagnement du centre sont à la recherche d’un logement afin qu’elle puisse enfin réaliser son rêve.