Témoignage de Sophie, hébergée dans notre centre d’accueil pour femmes
25/10/2021
Sophie est arrivée il y a quelques semaines au centre d’accueil pour femmes du Samusocial. Comme de nombreuses femmes qui y séjournent, elle a fui les violences de son conjoint. Elle nous raconte son calvaire, et ses espoirs pour le futur.
« J’ai quitté mon pays pour rejoindre l’homme que j’aimais. Il voulait que l’on se marie, et puis du jour au lendemain il a complètement changé. La première fois qu’il m’a frappée, je suis allée au poste de Police. Et je suis retournée auprès de lui. Avec le temps je suis devenue sa servante, sa chose, sa prisonnière. Il me maltraitait, me crachait au visage. Lors d’une colère, il m’a donné un coup dans le genou, qui a fortement gonflé. Je lui ai demandé de m’emmener à l’hôpital, mais il a refusé. Je n’ai pas porté plainte cette fois-là.
Et puis, un jour, je n’en pouvais plus. Je me suis dit que j’avais 2 options : soit je quittais la maison, soit je mettais fin à mes jours. J’ai choisi la première option. Pendant qu’il se brossait les dents, je suis partie. Ce n’était pas évident, c’était le premier confinement. Et puis je n’avais pas d’argent, il avait tout pris. J’ai couru vers une dame dans la rue, par chance je la connaissais. Elle a appelé la Police. Plus tard, c’est mon ambassade qui a pris contact avec le Samusocial.
Quand je suis arrivée dans le centre, j’étais inconsolable. Je restais tout le temps dans ma chambre. Et puis j’ai commencé à voir la psychologue du centre, à faire des activités, cela m’a beaucoup aidée. Ici, je me sens accueillie, avec ma tristesse.
Aujourd’hui, ma vie ne s’arrête pas là. Je veux continuer à me battre, suivre des cours de néerlandais, cela va m’aider pour mon travail. Et puis, je vais continuer à parler de ce qui m’est arrivé, vous savez, les gens doivent comprendre que les femmes battues ne sont pas responsables de ce qui leur arrive. »
Crédits photo : Layla Ayerts