Bed close-new close-new Arrow Bed Facebook LinkedIn Night Phone Search mail Twitter

Samusocial

Un cap alarmant: le Samusocial contraint de refuser l’accueil à des femmes victimes de violences conjugales avec enfants

09/09/2025

C’est un principe auquel le Samusocial s’était toujours efforcé de ne jamais déroger : garantir la priorité aux femmes victimes de violences conjugales. Et pourtant, depuis quelques jours, une nouvelle étape est franchie : nous devons désormais refuser l’accueil à ces femmes particulièrement vulnérables. 

Plus d’un tiers des femmes hébergées dans nos centres d’urgence pour familles sont des victimes de violences conjugales et/ou intrafamiliales. Certaines, en fuyant un conjoint violent, perdent leur droit de séjour et basculent dans une précarité extrême. Pour beaucoup, le Samusocial reste leur dernier filet de protection avant la rue.

Le Samusocial a toujours appliqué, dans la mesure du possible, une politique de « zéro refus femmes », en maintenant des places d’urgence disponibles et en « poussant les murs » lorsqu’aucune place n’était libre. Mais aujourd’hui, faute de moyens et face à l’ampleur des besoins, nous ne sommes plus en mesure de protéger ce public prioritaire, “ explique Pierre Hublet, Directeur opérationnel.

Avec l’entrée en vigueur, début août, de la loi fédérale relative au retrait de l’aide matérielle pour certain·es demandeur·euses de protection internationale, nous avons constaté l’augmentation du nombre de demandes pour des places d’hébergement d’urgence pour familles qui dépassent notre capacité d’accueil.

Depuis cette date, nous avons dû refuser l’accueil à près de 400 familles, soit environ 1500 personnes. Parmi celles-ci, presque la moitié affirmaient n’avoir jamais dormi au Samusocial auparavant, ce qui montre que ces nouvelles mesures entraînent la précarisation de nouvelles personnes vulnérables, en grande majorité des familles.

Face à l’afflux des demandes, nos équipes se retrouvent confrontées à des choix impossibles. Aude Khalfouni, responsable du centre d’accueil d’urgence pour familles à Schaerbeek, témoigne : 

“Chaque jour, nous devons choisir quelle famille accueillir et laquelle laisser dehors. La semaine dernière, nous avons dû demander à un couple avec leur petite fille de 18 mois de quitter le centre, afin de maintenir un taux de rotation qui nous permette de préserver notre mission d’accueil d’urgence et de mise à l’abri. Cela nous a permis d’héberger une autre famille avec trois enfants de 3, 5 et 7 ans, qui vivait à la rue depuis plusieurs jours. Toutes ces familles sont vulnérables, ce sont des arbitrages inhumains pour les équipes.”

« Nous sommes en discussion avec les pouvoirs subsidiants afin d’augmenter notre capacité d’accueil pour les familles. Nous attendons des réponses budgétaires dans les prochains jours du gouvernement en affaires courantes » alerte Sarah de Liamchine, Directrice générale du Samusocial.

Aujourd’hui encore, certaines personnes parviennent à se reloger provisoirement chez des proches ou grâce à des solutions de fortune – occupation de squats, errance dans les stations de métro ou dans les recoins de la ville. Mais ces alternatives risquent d’être rapidement épuisées, en plus de se révéler sources d’insécurité. Avec l’arrivée de l’hiver, elles n’auront plus d’autre choix que la rue. Nous redoutons alors une explosion du nombre d’hommes, de femmes et aussi de familles avec enfants contraints de dormir dehors.

 

close

Newsletter

Chaque mois, recevez l’actualité du Samusocial Brussels dans votre boîte mail. Inscrivez-vous pour recevoir nos newsletters.

Inscription newsletter

* indicates required

Ces informations seront uniquement utilisées pour envoi de la Newsletter à l'adresse indiquée.Vous pouvez vous désinscrire à tout moment en un clic.