Une immersion dans les missions du Samusocial avec Justine et Amandine

01/10/2024

Le Samusocial ne se limite pas à offrir une aide d’urgence aux personnes sans abri. Derrière ses murs, l’organisation révèle une réalité bien plus complexe. Avec 15 centres et dispositifs d’hébergement distincts, le Samusocial accueille divers publics, allant des hommes et femmes seul·es aux familles avec enfants sans abri, ainsi qu’aux demandeur·euses de protection internationale (DPI). Chaque centre fonctionne différemment, – bien que poursuivant la même mission générale que se fixe le  Samusocial -, reflétant la diversité des besoins des personnes qu’il héberge. Pour mieux saisir l’ampleur de cet engagement, nos deux stagiaires en communication, Justine et Amandine, se sont immergées au cœur des missions du Samusocial.

Amandine : “Les immersions permettent vraiment de saisir la réalité du terrain. On participe aux rendez-vous, on échange avec les personnes hébergées, et on peut poser des questions. C’est bien plus révélateur que de simplement consulter des chiffres.”

Justine partage cet avis : “Visiter les centres permet de voir concrètement les conditions de vie des hébergé·es. Les échanges avec les travailleur·euses et les responsables sont particulièrement enrichissants pour comprendre les enjeux quotidiens auxquels ils et elles font face. Par exemple, Aude m’a expliqué que le dispositif Step forward accueille un grand nombre d’enfants, ce qui est souvent inattendu.”

Au fil de leurs immersions, les deux stagiaires ont été touchées par l’engagement des équipes et la résilience des bénéficiaires. Amandine se souvient d’une maraude : “J’ai rencontré un homme qui vivait sur un terrain vague où il avait construit une petite cabane. Il y élevait des animaux et cultivait la terre. C’était impressionnant de voir comment il se débrouillait avec si peu. Mais c’était aussi triste de penser qu’il pouvait être délogé à tout moment par les autorités.”

Pour Justine, l’une des expériences les plus marquantes a été sa première maraude : “On a rencontré un homme dans une station de métro. Il faisait très froid ce jour-là, et après lui avoir donné une couverture, il nous a dit : ‘Merci, vous m’avez sauvé la vie.’ C’était un moment très fort. 

Les deux stagiaires ont également pris conscience des difficultés auxquelles les équipes sont confrontées, notamment le manque de personnel dans de nombreux centres, les barrières linguistiques et administratives, ainsi que les urgences imprévues. Justine  souligne : “J’ai été frappée par le manque de ressources pour assister les bénéficiaires qui ne parlent ni français ni anglais. Cela complique la construction de relations de confiance entre les bénéficiaires et les travailleurs.” Elle ajoute :  “les équipes semblent souvent débordées entre l’accueil des nouvelles arrivées, la gestion de divers problèmes et les urgences, telles que, par exemple, l’arrivée imprévue de femmes victimes de violence, qui peuvent survenir à tout moment au centre pour femmes isolées.”

Malgré ces défis, Amandine et Justine sont unanimes sur un point : l’attachement des équipes aux personnes qu’elles aident est palpable : “On retrouve dans l’engagement des travailleur·euses un sentiment profondément “humain” et “authentique” dans leur volonté d’aider les gens.”

Amandine conclut : “Ce stage m’a permis de mieux comprendre le public et de réaliser à quel point les stéréotypes que l’on peut avoir sont souvent faux. Le Samusocial a une mission essentielle à Bruxelles.”