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Samusocial

Une soirée avec notre “maraude de crise” – séquence 3

08/04/2022

Pour répondre à l’urgence posée par l’arrivée continue de réfugiés ukrainiens à Bruxelles, le Samusocial a activé un plan spécifique d’urgence depuis la mi-mars. 3 grandes dispositions opérationnelles ont été prises : la mise sur pied d’une équipe mobile spéciale ‘Asile’, l’activation de 30 places d’hébergement d’urgence pour les personnes les plus vulnérables (personnes en famille, femmes avec de très jeunes enfants) et l’appui au guichet d’accueil et d’orientation à la gare du Midi. Objectif : accueillir et orienter les personnes en provenance d’Ukraine.

Ce soir, nous accompagnons Justine, maraudeuse expérimentée et Maria, bénévole ukrainienne qui facilitera la communication tout au long de la soirée. Nous nous rendrons à la Gare du Midi, au Heysel, au Petit Château, nous conduirons des personnes chez des particuliers ou vers nos centres d’accueil; Une longue soirée nous attend.

Séquence 3 – Jeudi 24 mars, 21h30

Notre petite équipe “maraude de crise” revient à la gare du Midi. C’est notre second passage de la soirée. Nous étions venues plus tôt pour demander aux équipes de la Croix Rouge présentes au kiosque d’information si elles avaient déjà des candidats à l’orientation vers notre centre d’accueil. Toutes étant alors dirigées vers des hôtels, nous en avions profité pour nous rendre au Heysel, à la recherche de personnes en besoin d’aide devant le centre d’enregistrement, puis au Petit Château. Là, de nombreux candidats à l’asile semblaient soulagés de nous voir arriver avec couvertures et boissons chaudes.
De retour au kiosque d’information de la gare, Justine et Maria refont le point avec les équipes de la Croix Rouge. Pendant ce temps, nous nous rendons sur le quai, accompagnés de bénévoles de la Croix Rouge. Ils nous glissent un drapeau ukrainien dans les mains. C’est efficace, dès la descente du train, des personnes viennent vers nous. Nous les accompagnons vers le kiosque d’information.
Un couple de jeunes déjà enregistrés en Allemagne est venu à Bruxelles pour la manifestation anti-conflit de ce jour, à l’occasion de la venue du Président américain dans la capitale européenne. Ils sont bloqués là, sans argent, ne peuvent reprendre un train dans l’autre sens. Nous les accompagnons chez un couple de particuliers, qui les accueillent, en pyjama et à bras ouverts, malgré l’heure déjà avancée.
Retour à la gare. Nous repartons cette fois avec deux sœurs, direction Woluwé-Saint-Lambert, chez un particulier russophone. Elles travaillaient il y a encore quelques jours en Pologne, souhaitaient rejoindre leur famille en Ukraine mais les autorités polonaises ne les y ont pas autorisées. L’une d’entre elles est plutôt inquiète à l’idée d’aller dormir chez un inconnu, un homme qui vit seul de surcroît. Nous nous engageons à attendre un peu avant de repartir, nous échangeons quelques mots avec leur hôte. L’homme semble être digne de confiance. Rassurées, elles chargent leurs lourdes valises dans l’ascenseur.
La question de l’hébergement citoyen reste évidemment délicate : malgré le bel élan de solidarité citoyenne qui a surgit à l’annonce du conflit russo-ukrainien, comment s’assurer de la bienveillance de chacun? 

A suivre…

 

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