Ce 31 mai, le Samusocial fermera 220 places dont 150 places pour familles.
28/05/2021
Ce 31 mai, le Samusocial fermera 220 places d’accueil d’urgence en Région bruxelloise. C’est en effet à la fin de ce mois que se termine le financement extraordinaire dégagé par la Région bruxelloise en 2020 afin d’ouvrir des structures d’accueil supplémentaires en réponse à l’épidémie de Covid-19.
Pratiquement, ce sont deux centres ouverts dans des hôtels réquisitionnés durant la crise Covid-19 qui sont concernés : un centre pour familles situé dans le quartier Nord qui voit sa capacité diminuer de 400 à 250 places, un autre centre qui abrite 70 femmes dans le quartier Lemonnier et qui doit fermer ses portes.
Une partie du public hébergé dans ces deux centres pourra être accueillie dans les autres structures d’hébergement d’urgence du Samusocial. Néanmoins, notre capacité passera de 1.020 places à 800 places d’hébergement, nous obligeant à ne pas poursuivre l’hébergement et l’accompagnement de 220 personnes dès le 31 mai.
70 hommes et 150 personnes en familles – dont 93 enfants – sans solution d’hébergement
La détermination des personnes prioritaires pour la poursuite de l’hébergement a été réalisée par nos équipes médico-psycho-sociales sur base de critères de vulnérabilité tels que l’âge, la situation médicale, la fragilité psychologique, etc.
Au total, ce sont donc 70 hommes isolés et 150 personnes en famille dont 93 enfants que le Samusocial ne pourra plus héberger.
800 personnes encore accueillies chaque jour dont 370 places pour les familles
Au 1er juin, 6 centres d’hébergement d’urgence offriront encore une capacité totale de 800 places, soit 370 places pour les familles, 200 places pour les femmes seules et 230 places pour les hommes seuls.
Cette capacité reste supérieure à celle financée par la COCOM les années précédentes, notamment grâce au budget complémentaire dégagé par les autorités régionales pour tenir compte des impératifs liés à la crise sanitaire.
Les familles en errance : une problématique en augmentation constante
Depuis l’éclatement de la crise Covid-19 le 15 mars 2020, le Samusocial a hébergé plus de 759 familles (bilan provisoire arrêté au 15 mai 2021). Au 21 mai, 148 familles (524 personnes) étaient encore hébergées dans nos centres, les 611 autres familles ayant été accompagnées vers d’autres solutions d’hébergement.
Le phénomène des familles en errance dépasse largement les capacités d’action du Samusocial de Bruxelles. Dans de nombreux cas, la situation des personnes renvoie à une problématique nationale voire européenne. Un certain nombre de familles sont en situation administrative irrégulière (personnes non européennes en situation illégale, ressortissants européens sans adresse officielle et donc de facto en situation irrégulière), il devient dès lors difficile voire impossible pour nos équipes de leur offrir des perspectives d’orientation vers des solutions légales de sortie de rue.
Les femmes seules : un accueil garanti et une prise en charge spécifique nécessaire
Les femmes isolées sont particulièrement exposées au risque de violence et d’agression. Nous mettons tout en oeuvre pour garantir une place à ce public qui n’est donc pas directement concerné par la fermeture actuelle de places.
En outre, les femmes doivent pouvoir bénéficier d’un accueil et d’un accompagnement adéquats dans le cadre de structures d’accueil spécifiques.
Les hommes seuls : de nombreux sans papiers sans possibilité de sortie de rue.
Les hommes isolés constituent le public présent en plus grand nombre en rue. Parmi eux, de nombreuses personnes sans papiers pour lesquelles les possibilités d’accompagnement vers la sortie de rue sont limitées, voire inexistantes. L’absence de perspectives de solutions pour ce public le place en première ligne des personnes concernées par les réductions de capacités d’accueil.
Mais qui sont ces personnes aidées par le Samusocial? 3 exemples de situation de personnes actuellement soutenues par le Samusocial et pour lesquelles aucune solution de sortie de rue n’existe.