Hébergement - L’hébergement d’urgence
En 2021, deux bâtiments différents ont permis d’abriter l’activité simultanée de deux centres Familles, offrant au total plus de 400 places à cette catégorie de public.
En 2021, 2.134 personnes accueillies et 109.185 nuitées offertes.
En juin 2021, suite à des réductions budgétaires, une diminution de la capacité d’accueil de 100 places a dû être opérée. Concrètement, cela signifie un passage de 450 à 350 places. Celles-ci sont réparties dans 140 chambres de 2 à 12 places.
Début avril 2020, les 93 familles – 310 personnes dont 173 enfants – qui occupaient depuis 2018 le centre d’Evere ont déménagé vers un hôtel du Quartier Nord réquisitionné par les autorités dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19.
D’un point de vue pratique, l’infrastructure d’un bâtiment hôtelier s’avère idéale pour le public en famille qu’il accueille : des chambres privatives pour chaque famille, des sanitaires individuels, entre autres commodités.
En plus de l’offre de services générale offerte par tous les centres d’urgence du Samusocial, les centres Familles bénéficient d’une Cellule Petite Enfance et soutien à la parentalité financée par Viva For Life. Sa mission : favoriser le lien parents/enfants et accompagner les familles qui traversent des difficultés par le biais d’activité et la présence d’un·e psychologue et d’un·e puériculteur·trice à temps plein.
À 49 ans, après avoir traversé plusieurs périodes compliquées (toxicomanie, situation irrégulière ou encore de graves problèmes médicaux) Philippe s’est fait expulser du studio qu’il occupait depuis 3 ans. Depuis que sa femme est partie, il éduque seul sa fille Loubna, âgée de 4 ans et demi. Depuis début septembre dernier, ils vivent au centre Familles du Samusocial, situé dans un hôtel dans le quartier nord de Bruxelles.
Être un homme seul pour assurer l’éducation d’une petite fille, ça n’est pas toujours évident. Philippe confie : « Je fais le rôle de maman, ma fille demande beaucoup de câlins, d’attention, je joue le jeu ». La difficulté c’est surtout pour prendre sa douche : Philippe se sent démuni lorsqu’il doit apprendre à sa fille à faire sa toilette. Même chose lorsqu’il s’agit de laver, sécher, brosser, coiffer les longs cheveux de Loubna.
La vie en centre n’est pas toujours facile et l’adaptation reste peu évidente, Philippe n’aime pas vivre en communauté: “je suis dérangé par les enfants qui chahutent dans les couloirs. J’aime pas la pagaille, quand la journée est finie j’ai envie d’être tranquille. Mais ça n’empêche pas que je sois satisfait des équipements du centre, c’est tout ce qu’il nous fallait pour moi et ma fille”.
Suite à une rupture d’anévrisme, Philippe a perçu des aides de sa mutuelle, pourtant il vit sans argent depuis plusieurs mois. “Je n’ai pas un balle depuis septembre, en plus, j’ai laissé 1.400 euros de caution que je n’ai pas récupérés. Je suis aussi redevable du double à cause d’une soi-disant fuite d’eau.”
Malgré les épreuves, Philippe reste ambitieux et positif; “Oui je suis optimiste ! Je suis plein d’optimisme, à en revendre !” Pour l’instant, Philippe a passé deux entretiens pour vivre dans une maison d’accueil, à présent il attend une réponse, et tente d’économiser sur le revenu dont il bénéficie en temps normal; “si j’arrive à avoir 1.500 euros d’ici trois mois, je pourrai commencer à chercher un appartement, je pourrai avoir un logement pour ma petite fille. Mon objectif, là, c’est un chez-nous !”
Récemment, Philippe et sa fille ont été orientés en maison d’accueil grâce au soutien des travailleurs sociaux du centre : son retour à l’indépendance se concrétise.